Sièges réglés, pop-corn à portée de main et blockbusters sur grand écran: la 10e édition du TCS Ciné Drive-in a offert trois soirées caniculaires inoubliables. Retour en images sur un événement qui a fait parking comble!
Alors que la météo annonce un rafraîchissement, il fait bon se replonger avec chaleur dans les souvenirs de cette édition mémorable organisée début août par le TCS Vaud et le Cinéma de Cossonay. Et quelle édition!
Pour la première fois, la manifestation affichait complet bien avant le jour J: tous les billets avaient trouvé preneur, preuve d’un engouement intact.
Devenu un rendez-vous incontournable de l’été, cet événement à l’américaine séduit toujours un large public venu de tout le canton, des régions voisines et même de France.
Atmosphère conviviale, food trucks, son diffusé en FM directement dans les voitures et programmation taillée sur les blockbusters du moment: la recette reste irrésistible.
Cette année, les spectatrices et spectateurs ont eu droit à une affiche digne d’Hollywood:
Mission: Impossible – Dead Reckoning avec l’inoxydable Tom Cruise,
F1 porté par l’éternel Brad Pitt,
et le dernier volet de la saga Jurassic World, où dinosaures et effets spéciaux ont fait rugir le grand écran.
Voitures profilées et créatures préhistoriques se sont ainsi partagé la vedette, pour le plus grand plaisir des spectateurs… et du personnel de la Section vaudoise du TCS, qui vous remercie chaleureusement et vous donne rendez-vous pour la 11e édition.
Photos: Hélène Isoz, Delphine Buchilly et Shaya Vahekeni
S’arrêter, regarder, écouter, traverser. Se donner la main, c’est un plus!
En 2024, 455 enfants ont été victimes d’accidents sur le trajet scolaire. Ensemble, nous pouvons prévenir ces drames.
Selon les chiffres du TCS, extraits des statistiques brutes de la base de données des accidents de l’OFROU, en 2024, 455 enfants ont été accidentés sur le chemin de la maison vers l’école. Que ce soit à pied, à trottinette, à vélo ou en vélomoteur.
Pour prévenir ces accidents, la responsabilité est partagée. Enfants, parents, enseignants, police, communes et bien-sûr usagers de la route, notamment conducteurs et conductrices, chacun a son rôle à jouer. Le TCS est, d’ailleurs, un expert reconnu en matière de sécurité sur le trajet de l’école.
Attention: les enfants peuvent adopter des comportements imprévisibles.
La situation dans le pays
En Suisse, la majorité des enfants vont à l’école à pied. Une chance! Ce trajet constitue en effet souvent une première expérience d’autonomie et de liberté dans l’espace public. Il est ainsi essentiel que les enfants puissent y développer et apprendre leur mobilité en toute sécurité. Les usagers de la route doivent donc être attentifs et anticiper certains comportements souvent imprévisibles.
Quels sont les bons réflexes à adopter par les enfants?
Pour assurer un trajet plus sûr vers l’école, les enfants doivent prendre tôt de bonnes habitudes. Tout d’abord, marcher calmement sur le trottoir, sans courir. Ensuite, autre règle essentielle: se tenir du côté le plus éloigné de la chaussée afin de garder une distance de sécurité avec la circulation.
Même les Beatles ont été des enfants… comme les autres, ils ont appris à traverser la chaussée.
Lorsqu’il s’agit de traverser, la devise suivante leur sera utile: «S’arrêter, regarder, écouter, traverser».
TCS
La campagne 2025 de sécurité routière du TCS.
Dans les zones limitées à 30 km/h, et en l’absence de passage pour piétons, il est impératif de s’assurer que la route est bien dégagée. Et que les voitures sont loin ou arrêtées avant de traverser avec prudence.
Une nouvelle devise au volant
Malgré ces conseils, les enfants, notamment les plus jeunes, peuvent adopter des comportements imprévisibles aux abords des routes. Leur difficulté à estimer la vitesse des voitures peut les amener à traverser brusquement, sans prévenir. A chaque âge, sa maturité, son expérience, ses compétences neurologiques.
C’est pourquoi, le TCS, mandaté par le Fonds de Sécurité Routière pour mener la campagne nationale sur le «Chemin de l’école» appelle les usagers de la route à faire preuve d’une vigilance accrue. À l’instar des enfants, ils sont invités à respecter une nouvelle devise:
Une nouvelle devise pour plus de sécurité.
«Observer, ralentir, s’arrêter».
TCS
Cette devise permet de renforcer la sécurité des enfants sur leur chemin de l’école. Elle invite les conductrices et conducteurs à adapter leur conduite à la présence des enfants.
Des acteurs clés pour relayer le message
Plusieurs acteurs jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation au bon comportement sur le chemin de l’école. Le rôle de modèle desparents est particulièrement important, car les enfants apprennent par imitation. Mère, père ou tuteur peuvent accompagner les enfants lors des premiers trajets et leur montrer les bons réflexes à adopter.
Les instructrices et instructeurs de police interviennent lors des cours d’éducation routière. Ils rappellent et font réviser les règles de sécurité à observer aux abords des routes.
Lecorps enseignant contribue également au développement de la mobilité des enfants en intégrant des périodes dédiées à la mobilité et à la sécurité routière. L’appui du matériel pédagogique développé et fourni par le TCS se révèle souvent précieux!
Enfin, les communes peuvent participer activement à cette démarche. En installant des affiches et des banderoles le long des routes par exemple. Cela permettra d’encourager les usagers de la route à redoubler de prudence à proximité des écoles.
Les véhicules parqués peuvent masquer la progression des enfants.
Vous trouverez dans cet article de notre blog, d’autres conseils pour cheminer en toute sérénité!
Tous nos conseils pour des vacances 10/10, façon premier de classe!
Ça sent bon l’été! Un mélange de transpiration et de crème solaire. D’Esquimaux et de fruits mûrs. Une pointe de bitume chaud et de kérosène, le tout arrosé de sons d’ambiance façon haut-parleurs de gare… Vous voyez le tableau?
Et bien, voici la pulsation version été 2025 . Pour être sûrs que le rythme soit bon, sans grésillements fâcheux ou hoquets malheureux, nous vous proposons notre expertise. Afin que, vous aussi, vous deveniez des pros des vacances réussies!
La vie est un voyage, et ceux qui voyagent vivent deux fois.
Omar Khayyam
Ce pense-malin est évidemment non exhaustif. Si vous avez de bonnes suggestions et des tuyaux d’initiés, envoyez-nous un commentaire!
Si partir était aussi simple que remplir une seule valise, ça se saurait!
Photo Shamblen Studios – Unsplash
Avant le départ
Le véhicule – Si on voyage par ses propres moyens, en moto, en auto ou en bus-campingo (c’est juste pour la rime, hein), le plus sage reste de contrôler l’état de son véhicule: pression des pneus, niveau d’huile et d’eau, éclairage, etc… À ce propos, le TCS propose ainsi un check up de son véhicule avant le départ en vacances, 60 minutes, pour la paix de l’esprit, au prix de 62 francs pour les membres.
L’équipement – Il peut être fort malin de penser à s’enquérir des équipements obligatoires à emporter, en fonction des pays que vous traverserez par la route. Du genre: des ampoules de phares en rab’, une trousse de secours, le fameux autocollant CH, ou encore combien de stickers «Gare aux angles morts» faut-il coller sur votre véhicule de plus de 3,5 tonnes pour circuler en France. Réponse: il en faut trois, si votre véhicule dépasse les 3,5 tonnes, et ceci dès le 1er janvier 2021. Un autre exemple? Saviez-vous qu’en Italie, en été, du 16 mai au 15 octobre, pour être précis, les pneus d’hiver ou toutes saisons portant l’inscription M+S ou le symbole du flocon de neige ne peuvent être utilisés que s’ils correspondent à l’indice de vitesse (également appelé speed index) du véhicule. Cette règle s’applique à toutes les voitures et remorques, mais pas aux motos.
Chargement du véhicule – Au moment de charger votre coffre de véhicule, pensez à mettre les éléments lourds au fond. Les passagers vous remercieront: ils ne seront pas assommés par des objets volants en cas de freinage intempestif. Tuyau d’initié: Cela vaut la peine de noter sur un post-it le poids de chargement maximal et de le coller sur le tableau de bord. Les kilos s’accumulent vite, surtout pour une caravane ou un camping-car!
Apprendre à freiner et à adapter sa vitesse aux circonstances, c’est indéniablement la meilleure façon de partir en vacances: il reste des places le 31 juillet à Cossonay.
Véhicules spéciaux – Avis aux débutants pour qui ces vacances seront la saison des premières fois: si c’est votre baptême pour conduire un van, une caravane, une moto, un side-car, un trike ou un camping-car, s’entraîner aux manœuvrescompliquées à côté de chez soi, au calme, permet de moins transpirer lors des petits moments chauds sur le parcours! Si vous n’êtes pas sûr de vous, il reste quelques places à notre cours Camping-car et caravane, le 31 juillet.
Depuis quatre ans, cet autocollant est obligatoire sur les véhicules de plus de 3,5 tonnes qui circulent en France!
Vignette environnementale – A chaque pays, sa sauce maison. Histoire de sentir qu’on voyage et qu’on n’est pas tout à fait comme chez nous. A ce propos, il vaut donc la peine de vérifier si on possède un macaron antipollution pour rouler en Allemagne, un certificat Crit’air dans l’Hexagone et/ou, une vignette en Autriche (ça se dit «Pickerl», autocollant, donc, et il est exigé, entre autres, sur les autoroutes ou dans les zones environnementales).
Paiement autoroutier – Marre de lambiner en attendant votre tour à chaque péage en Italie, en France, en Espagne ou au Portugal? On a la solution Speedy Gonzales! Investir, auprès de nos Points de Contact pour des TELEPASS. Ces coupe-files permettent de rouler sans s’arrêter, votre carte de crédit est débitée automatiquement.
Bornes de recharge – Votre carrosse est électrique, mais vous aimez les itinéraires bis? Rien de plus simple! Vous téléchargez l’application TCS eCharge! Grâce à cette application destinée aux véhicules électriques, vous trouvez et payez en toute simplicité dans les quelque 382’000 points de recharge qui existent en Europe. Pas de frais de base et un paiement débité directement dans l’application, via la carte de crédit enregistrée. Bon plan de notre collègue Manu: on peut aussi l’utiliser pour planifier son road trip en tenant compte des bornes de recharge et de leur dispo. En couplant cela avec de bons petits restaurants où patienter pendant que votre 4 roues se sustente énergiquement.
E-Charge: la carte de recharge est gratuite pour nos membres!
Il n’y a rien de plus beau du moment qui précède le voyage, le moment où l’horizon du demain vient chez nous et nous disent ses promesses.
Milan Kundera
Sécurité du domicile – En 2023, le canton de Vaud a enregistré 5’760 cambriolages. Si laissez votre home sweet home sans protection vous crispe, le TCS vous propose un service baptisé TCS Home Security. Une façon d’assurer ses arrières, non seulement en déplacement, mais aussi chez vous. Comment? Via des systèmes d’alarme professionnels associés au service de sécurité de Securitas Direct. Afin de couvrir vos proches, votre personne et votre domicile en continu, même si vous n’êtes pas chez vous. Bon à savoir: on peut s’assurer qu’on soit propriétaire ou locataire.
Ce serait dommage que la facture de votre smartphone donne un goût amer à vos vacances. Photo: Muradi – Unsplash
Téléphonie – Réflexe de base pour éviter l’infarctus au retour en ouvrant sa facture: vérifier son abonnement de téléphonie afin d’éviter les frais de roaming…
En chemin
Faire le plein – Zut, la cale est sèche. En d’autres termes, le temps est venu de remplir votre réservoir d’essence. Les pompistes sont une espèce en voie de disparition alors voici un conseil d’expert, signé Patrick Staub, chef Technique de la Section vaudoise: «Il faut bien sélectionner ses pompes. Privilégier les stations de grandes marques connues et du carburant premium, surtout pour les véhicules diesel.» Cela permet d’éviter le manque d’additifs. Le même expert suggère, lors d’un plein sur les grosses aires d’autoroutes, d’éviter de prendre de l’essence en même temps que les camions-citernes de livraison d’essence œuvrent à remplir les cuves vides. En effet, les quantités livrées sont telles que l’essence «brasse». Les particules remuées pourraient éventuellement engendrer des pannes ultérieures sur votre véhicule.
Gare aux dimensions – Un pont d’apparence chétive? Un village aux rues étonnamment étroites? Des bas-côtés fragiles? Et vous, au volant de ce camping-car emprunté à un proche ou loué sur internet. Si vous avez été futé, vous avez demandé au propriétaire du véhicule les dimensions exactes de la bête. Elles ne figurent pas sur la carte grise et votre carrosse peut avoir subi des modifications légères qui le rendent un poil plus haut, large ou lourd qu’indiqué dans le manuel. Si vous avez écrit ces mensurations sur un papier, à portée de main, vous serez plus serein sur le trajet, en cas de doute… ou de parking avec gabarits! Attention, les dimensions du véhicule peuvent également impacter le prix au péage.
Passera, passera pas? Pour en avoir le cœur net, certaines applications GPS et astuces peuvent aider à arriver à bon port en une pièce! Photo: Maryna Yanul – Unsplash
Un participant à nos cours Camping-car et caravane nous souffle qu’une application GPS baptisée Sygic lui facilite grandement le road trip: elle permet en effet de rentrer les dimensions de son véhicule dans les paramètres afin de trouver un itinéraire adapté à la monture. On évite ainsi de se retrouver dans des endroits inadaptés à son camping-car, alors que c’est la route idéale en voiture.
Sécuriser son véhicule – En cas de halte nocturne dans un endroit non surveillé, une pause sur une aire d’autoroute par exemple, il est essentiel de bien sécuriser son véhicule, pour éviter des rencontres potentiellement traumatisantes.
Faire des pauses, c’est bien. Se faire braquer pendant qu’on dort, c’est mal. Garez-vous dans des endroits passants et éclairés et investissez dans des pare-soleils pour éviter les regards indiscrets. Photo: Elvis Bekmanis – Unsplash
Attention au carte clé – Sécurité toujours, si votre véhicule est doté d’une option «keyless», c’est-à-dire une clé sous forme de carte clé qui communique avec le véhicule via des ondes, ne laissez pas traîner la clé, cachez-la! En repérant la marque de votre véhicule, les auteurs d’attaques par «skimming» procèdent de manière plus ciblée et rapide. Si vous prêtez bien attention aux signaux de verrouillage, vérifiez la fermeture effective des verrous et bloquez le signal, ou utilisez un étui pour carte qui bloque les rayonnements (une petite boîte en métal ou en aluminium suffit), vous devriez être tranquilles. De plus, certains modèles de clé télécommandes peuvent être désactivés. Vérifiez cette possibilité, bien pratique la nuit.
Traceur – Si votre véhicule est extraprécieux, installer un traceur peut valoir la peine. Vous pourriez ainsi surveiller les activités inhabituelles et, en cas de soupçon de déplacement du véhicule, recevoir une alerte. Si le véhicule est volé, vous pouvez alors le localiser grâce au GPS.
Où dormir en camping-car – Certaines applications permettent de trouver facilement des emplacements pour une nuit sur la route. Park4Night et iOverlander sont les plus connues pour dégotter des lieux de camping sauvage ou des emplacements de bivouac. Leur plus? Les commentaires et photos des utilisateurs!
À destination
Je n’ai jamais vu de frontières. J’ai toutefois entendu qu’elles existent dans la tête de certaines personnes.
Thor Heyerdahl
Membres camping TCS – Eh bien, sur place, le sociétariat camping (actif dès le premier jour après la réception de votre paiement) permet non seulement de profiter de rabais pour sa place de campeur, mais il permet aussi de louer moins cher des Rent a Bike! Histoire d’explorer les environs version douceur. Il fournit également de nombreux autres avantages: rendez-vous compte vous-même!
Réservez à l’avance – Truc d’expert: si le camping que vous avez fréquenté cet été dans une station balnéaire prisée est un immense coup de cœur, n’hésitez pas à réserver sur place directement pour l’année suivante! Les réservations online ou par téléphone ne s’ouvriront que plus tard dans la saison et les places sont chères!
Circuler à Barcelone, par exemple, nécessite de bien anticiper son voyage. Il faut enregistrer en ligne son véhicule et obtenir un sésame avant d’entrer dans la ville. Photo: Anastasiia Tarasova – Unsplash
Accès urbains limités – Gare aux déconvenues: plusieurs villes européennes, notamment en France, en Allemagne et en Italie, mettent en place des restrictions d’accès pour les véhicules. Certains centres-villes sont ainsi quasiment inatteignables, pour des raisons environnementales ou de lutte contre le surtourisme. L’accès à ces zones n’est autorisé qu’aux véhicules munis d’un macaron ou d’une vignette, faute de quoi une amende peut être reçue. Et les panneaux d’indication ne sont pas toujours très clairs…
Se renseigner à l’avance – Suivant la configuration des lieux et la météo, certaines zones comportent de nombreuses restrictions: interdiction de camping sauvage, interdiction de feu, interdiction d’accéder aux plages ou de pêcher à pieds, etc.! Histoire d’adopter un comportement adéquat et respectueux, renseignez-vous sur place! Cela permet, aussi, de comprendre l’horaire des marées…
Oups…Une voiture piégée par la marée sur le passage du Gois, vers Noirmoutier. Reproduction: Antho et la photo
Si ça se passe mal
Protection voyage – Parfois, les vacances ressemblent plus à une aventure et à des souvenirs à raconter qu’à une carte postale instagrammable. Dans ces cas, la protection du Livret ETI vous garantit une aide efficace et adaptée. Du conseil téléphonique médical, aux services de traduction, en passant par les bagages perdus, les rapatriements ou le dépannage à l’étranger, en fonction de la formule choisie, vous êtes couverts! Bon plan: les conditions s’appliquent aussi aux voyages déjà réservés.
Vos droits – Si les couacs font partie de la vie, connaître ses droits aide à se sentir moins vulnérable. Votre avion est annulé, en retard, vous ne comprenez rien? Vous avez le droit d’être assisté. Vous avez le droit d’être informé. Vous avez le droit d’être réacheminé. Vous pouvez être remboursé et indemnisé (évidemment en fonction des circonstances). La FRC a dressé une ligne de ces droits. Et indique, par exemple, que si l’annulation résulte d’une cause ordinaire, un forfait est octroyé selon le nombre de kilomètres: 250 euros pour tous les vols de 1500 km ou moins, 400 euros pour tous les vols intracommunautaires de plus de 1500 km et pour tous les autres vols de 1500 km à 3500 km, 600 euros pour tous les vols qui ne relèvent pas des points susmentionnés (soit de plus de 3500 km).
Après qu’on a voyagé, le voyage ne se termine jamais: il se répète encore et encore dans les coins les plus silencieux de l’âme. L’esprit ne peut pas se distancer de l’épopée.
Pat Conroy
Au retour
Nettoyage du véhicule – Si vos souvenirs sont si vivants, racontez-les. Il n’est par contre pas impératif de s’asseoir des semaines durant dans les stigmates de château de sable qui sèchent sur le siège passager avant ou dans les miettes du sandwich au concombre des enfants. Pour cela, la Section vaudoise vous propose d’écrire vos dernières cartes postales à Cossonay, pendant qu’un expert de chez nous pomponne votre voiture. Deux lavages, fait main et avec soin, Classic et Premium, sur réservations uniquement. Vous avez bien mérité ces vacances!
Essai de la MONNIER XRE, au Centre Pédagogique Romand de Pilotage, à Moudon, le 22 mai.
Une moto électrique, la MONNIER XRE, imaginée ici par une légende locale. L’envie était grande de l’enfourcher. Notre testeur fou s’est lancé: Verdict!
Alexis Legrand (à g.) et notre testeur sans peur, Greg Junod: petite pause pour la postérité!
En guise de préambule, autant vous l’avouer ici, je n’y connais que pouic en moto. Deux roues, un gros vroum vroum, une avance casquée: voici la maigrissime somme de mon savoir. Mais je suis curieuse et j’aime les gens. Les histoires d’humains passionnés. Alors lorsqu’on m’apprend qu’une légende locale de la moto (dont le patronyme évoque le Dakar, le sable, la technique et la pédagogie) a créé une moto 100% électrique, forcément, je rêve d’en savoir plus.
1 – Le testeur
Histoire de m’assurer qu’on tient un sujet, je soumets l’idée à un expert. Lui saura me dire si une moto 100% électrique, à 5 vitesses, pour rouler silencieux même en mode sport tout-terrain ou cross, c’est innovant. L’expert se prénomme Greg. Grégory Junod, un collègue, le type à qui il ne faut pas dire «Chiche!». Il est aussi chef de la formation à la Section vaudoise du TCS.
On est venus, pour vaincre, en équipe. Le testeur sans peur, votre dévouée et, derrière son boîtier, caméra et photo, Delphine, responsable de la communication et de la promotion.
À la base, il y a longtemps, mais pas tant, il était champion de moto, pilote de vitesse. Un petit coup d’œil à sa biographie en ligne nous apprend qu’il est né le 23 janvier 1988 à Châtel-Saint-Denis. «Il remporte en 2009 le titre de Champion Suisse Superstock 1000 et devient ainsi, à 21 ans, le plus jeune pilote à remporter ce titre. En 2010, il monte sur la 3e marche du podium des 24 Heures Moto du Mans devenant le premier Suisse, depuis Jacques Cornu et Sergio Pellandini en 1983, à réussir cet exploit.» Un expert, vous étiez prévenus.
Je me pointe à son bureau. Je lui soumets le brief et la petite brochure explicative de la moto. Les secondes passent. Greg lit. Il fait la moue. Il trouve que j’abuse avec mon obsession pour l’électrique. Un motard, m’explique-t-il, aime quand ça vrombit. Il est joie quand ça vibre un peu. Limite, quand ça patine. Un truc musclé ou rien. Ce machin électrique, il veut bien tester, mais il n’est que moyennement emballé. Il me prévient: il dégommera peut-être le produit. Petit pas chassé: Greg concède cependant qu’aujourd’hui, il est incontournable d’envisager des énergies alternatives, même lorsque l’on parle de passion. Histoire de s’adapter à l’air du temps. C’est bon, vise la moto Toto: on se lance pour un essai!
1, 2, 3, c’est parti: Greg se lance!
2 – Les concepteurs
L’air du temps, eux, ça fait un moment qu’ils y pensent: 2021, pour être précis, selon leur prospectus. À la base du projet, il y a Olivier Monnier et Alexis Legrand. Sans oublier cette usine de fabrication de motos thermiques basée en Chine, dans la région de Zibo qui fabriquait dans son coin une bécane électrique. Les deux premiers contactent la dernière et tous ensemble mitonnent une version prompte à séduire le public européen.
Olivier Monnier, à gauche, et Alexis Legrand, qui est vraiment grand, à droite, et leur bébé, la MONNIER XRE. Photo: Jean-Baptiste Rozain/ActuMoto.ch
Mais de qui parle-t-on? Pour la faire courte, mécanicien de métier, pilote et préparateur de course, Olivier Monnier s’est forgé une puissante réputation dans le monde de la moto. Son patronyme évoque le mythique Paris-Dakar où ses excellents résultats ont laissé dans la poussière du désert des motards bien plus aguerris. Dès 1990, à la tête de sa société et désireux de vendre des modèles off-road non distribués en Suisse, Olivier Monnier imagine, fabrique et homologue une vingtaine de motos sous sa marque propre, MONNIER, donc. Il se spécialise ainsi dans différentes disciplines, l’enduro, le rallye-raid et le Supermotard. Il fonde le SP Racing et le CPRP, le Centre Pédagogique Romand de Pilotage, une sorte de giga centre avec une école dédiée à l’apprentissage de la moto, des novices au super pro, septante motos ainsi que des pistes en tous genres. Et un garage, capable de réparer, restaurer et customiser motos et quads.
Depuis quelques années, Olivier Monnier, 60 ans à la fin de l’année et «poncé», selon ses termes, a adoubé Alexis Legrand, 36 ans, pour lui succéder à la tête de son école de pilotage et du SP Racing Team SA. Issu du monde de l’informatique et passionné de moto depuis sa toute première mobylette à 14 ans, le jeune Legrand hume le trend d’une moto acceptable en termes de dépense d’énergie.
Le binôme effectue deux allers et retours entre la Chine et Moudon, où se situe le CPRP. Le but: penser, réaliser et faire homologuer cette moto entièrement électrique, donc peu bruyante, avec une boîte à 5 vitesses, à un prix acceptable que l’on puisse utiliser facilement, sans application ou téléphone portable.
3 – La moto
La MONNIER XRE, en turquoise, profil gauche… sexy, non?
Des motos électriques, il en existe d’autres. Celle-ci obtient pourtant à nos yeux l’avantage du terroir. Elle est faite en Chine, mais son ADN, pensé dans le canton de Vaud, possède un chromosome bien de Moudon. Nous en parlons parce que le fait qu’elle ait été pensée comme une moto thermique, améliorée par un concept électrique, en fait une bécane unique avec ses spécificités.
Au début, ses concepteurs la cogitent comme une boîte 4 vitesses. Ils se ravisent. La XRE électrique compte donc 5 vitesses, une marche arrière et un embrayage, comme pour une moto thermique. «On retrouve des sensations classiques, ce qui est agréable pour un vrai motard. Ce qui existe aujourd’hui, en électrique, ça ressemble plus à un gros vélo. Là, on a une alternative sérieuse, pour la compétition ou le loisir, relaie Alexis Legrand. Notre MONNIER XRE possède un mode simplifié, ce qui aide quand on est peu technique.», analyse Alexis Legrand. Son prix se veut abordable, en dessous des 10 000 francs, avec un entretien facile, réalisable par un mécano, vu qu’elle est conçue comme un modèle traditionnel thermique.
Formation éclair: la moto est conçue sur un modèle classique thermique. Il n’y a donc pas des masses de consignes à donner à un motard aguerri pour que celui-ci s’envoie des bosses en toute confiance.
Peu bruyante, respectueuse des normes actuelles, son vroum vroum rassure l’oreille. «Parce que le puriste, il aime le bruit et l’odeur. Ici, on entend les chaînes plus que le moteur», confesse l’un des deux papas. L’engin pèse 142 kilos à vide (mais il paraît que ça ne se sent pas du tout quand on roule). Son poids est essentiellement concentré au milieu pour un équilibre et un centre de gravité optimal. Elle a une autonomie de 92 km, un temps de charge de trois heures et une vitesse maximale de 110 km heures. Ultra pratique, en cas de problème en terrain compliqué, cette moto, destinée aux plus de 16 ans, se répare comme on bricolerait une «vraie» moto. Comprendre: avec des outils, on peut changer la batterie en dix minutes. Si pour vous, comme pour moi, tout ceci est un peu du charabia, sachez qu’on peut l’avoir en huit couleurs! Dingue: du blanc, du noir, un bleu roi, du vert sauge, orange, rouge, turquoise et même violet.
4 – La session
En selle! Le sol est gras, le bitume mouillé: Greg est prêt!
A un moment il faut se lancer. Ciel bas et larmes grises, la météo donne envie de rester sous son duvet ce jeudi-ci. Greg a revêtu sa tenue de testeur fou, il empreinte le reste sur place. Comme l’école équipe ses élèves de pied en cap, le vestiaire est fourni.
Le Centre possède cinq motos électriques tout-terrain et une sixième devrait arriver bientôt. La MONNIER XRE est facile à maîtriser, paraît-il. En tous cas, les explications sont courtes: on gère les vitesses à la manière d’une moto classique, mais, gros avantages «regarde, là, c’est la marche arrière. Quand tu es coincé pour faire ton demi-tour, je t’assure c’est bien pratique.»
Bip, bip, bip: Greg est joueur. Il aime la fonction marche arrière!
Greg me rappelle que le tout-terrain, ce n’est pas forcément son truc. Il essaie de me faire croire qu’il est novice. N’empêche à la voir s’amuser à faire voler la poussière sur les bosses et dans les creux, les virages, serrés ou larges, il donne bien le change. Pour un pilote peu motivé par l’électrique, l’essai semble assez convaincant. Greg apprivoise sa monture. On tente d’immortaliser le tout avec une caméra go-pro, un smartphone, un appareil de photo. Pas évident.Greg se marre: «Elle fait un bruit de jouet!»
Championnat du monde de texture: on dirait un sentier Kneipp pour pieds nus, mais version pneus de moto.
Quelques sauts plus loin, une petite marche arrière pour rigoler, le voilà dehors, à tester la gadoue, un wheeling sur terre battue, des bacs avec rochers, et même un faux marais…
AvantAprès
Bonne nouvelle: la moto électrique ne provoque pas le même résultat qu’un sèche-cheveux dans une baignoire, et c’est tant mieux.
5 – Verdict
Content, le garçon: visez ce sourire! D’ultra-sceptique à convaincu en moins de deux heures: le bilan est positif.
Greg a la marque du casque incrustée au-dessus des sourcils, mais l’air ravi d’un enfant le matin de Noël. «Ben tu sais quoi? J’ai pris le monstre plaisir!» me lance-t-il en guise de verdict. Notre expert a aimé: les sensations qui bluffent. La moto qui fait oublier qu’elle est électrique. Le fait qu’elle «envoie bien!» C’est «une moto qui voyage», m’explique-t-on.
«Je trouve que l’électrique, du coup, permet de bien progresser, de se sentir tout de suite en confiance, même sur un passage technique. Quand ça commence à glisser, là, tu te sens comme un pro. On se sent aidé, mais pas assisté: c’est une progression linéaire, où dès le début, on ne se fait pas peur. C’est agréable de ressentir des sensations très similaires à ce que je connais. L’embrayage est particulier, il faut s’y faire, mais on y prend vite goût. Elle accroche vraiment bien sur le terrain: entre le mode sport et le normal, tu ne te fais pas décalquer. Je pense que le mode éco est parfait pour un terrain gras. Son bruit de jouet déconcerte, mais ça offre une jolie alternative au problème du bruit et des règlements. On dérange moins les autres.»
Un petit récap de qualitaaaaay: Merci Delphine pour le montage!
Bref, Greg a aimé. Mission: validée!
6 – Et après?
Eh bien après, c’est à vous de jouer. Tous les renseignements techniques s’obtiennent auprès de ses concepteurs et la moto, disponible, est à vous. Il faut juste la payer, vu que visiblement, l’essayer, c’est l’adopter!
À 25 ans, le cycliste vaudois s’impose comme une figure du cyclo-cross suisse. Entre rigueur, passion et terrain boueux, il trace sa route vers le top 10 mondial.
«Je sais que la carrière de sportif d’élite ne va pas durer. Alors je me donne à fond, maintenant, pour n’avoir aucun regret !», lâche le jeune Vaudois. A passer la vingtaine, Loris Rouiller n’est plus un simple espoir du cyclisme.
Multiple fois vainqueur sur les circuits suisses et internationaux, le coureur professionnel installé à Cuarnens s’impose comme l’un des athlètes les plus réguliers et combatifs de sa génération. Rompu à l’exercice sur route, en VTT et en cyclo-cross, il est devenu une figure incontournable de cette dernière discipline en Suisse.
Le cyclo-cross? Une discipline exigeante, qui se dispute sur des circuits courts, souvent boueux, où les coureurs enchaînent sprints, virages serrés, et passages à pied, parfois vélo sur l’épaule. Le genre de sport qui forge les muscles et le caractère.
Cette spécialité gagne aujourd’hui en notoriété, portée par des stars comme Mathieu van der Poel. D’ailleurs, Loris a brièvement partagé les couleurs de l’équipe Alpecin–Fenix avec le champion néerlandais, lors de la saison 2020 — mais uniquement sur route.
«Le cyclo-cross est une très bonne école pour acquérir de la technique. D’ailleurs, beaucoup de coureurs commencent par cette discipline», explique-t-il. «Ensuite, ils se tournent vers la route, là où il y a encore les sponsors. Même si ça bouge aussi du côté du cyclo-cross. C’est clair: les sélectionneurs viennent souvent y repérer les jeunes talents, avant de les former pour la route.»
Bio express
Nom: Loris Rouiller Né: 21 février 2000 à Belmont‑sur‑Lausanne Habite: Cuarnens Disciplines: cyclo‑cross, route, VTT Équipes actuelles: cyclo‑cross, Heizomat Radteam (Allemagne); route, Elite Fondations Cycling Team (Suisse)
À ses débuts, Loris faisait aussi du VTT, mais il a laissé ça de côté. Aujourd’hui, ses étés sont rythmés par les courses sur route, idéales pour affiner sa forme. L’objectif est simple: arriver affûté dès octobre, prêt à performer dans sa discipline de cœur. Dès les premiers tours de roue, il laisse parler sa puissance, sa technique, et sa force mentale. Et il en faut.
«Psychologiquement, c’est assez usant d’être sportif d’élite», reconnaît-il. «Il y a très peu de temps de récupération. Tu finis une course, tu enchaînes directement avec la suivante. Et si tu veux gagner, tu dois être à 100 %, tout le temps. Dès que tu relâches, les résultats s’en ressentent.»
À cette fatigue mentale s’ajoute la pression financière. «Le matériel coûte cher, la logistique aussi. Les équipes font ce qu’elles peuvent, mais décrocher un salaire suisse, c’est compliqué.» Pourtant, difficile de faire l’impasse sur les soins indispensables: ostéopathie, préparation mentale, suivi psychologique. On connaît le prix d’une séance.
Depuis 2024, Loris a donc repris un emploi à 40 % comme paysagiste. Un compromis nécessaire. Mais l’exigence reste la même: entraînements, soins, préparation mentale, échanges constants avec son coach. «Je ne veux pas décevoir ceux qui croient en moi. Mes parents ont toujours été là. Ça me met une pression… mais je la transforme en motivation!»
Aujourd’hui, il court en cyclo-cross sous les couleurs de l’équipe allemande Heizomat Radteam, tout en évoluant sur route avec la formation suisse Elite Fondations Cycling Team. «Une famille», glisse-t-il.
Derrière le sportif, un entourage solide. Loris peut compter sur le soutien du TCS Vaud — «ce qui me rend fier» — mais aussi sur sa compagne et sa famille, toujours présentes. Un équilibre précieux pour tenir le rythme.
Quand il a un moment de répit, c’est auprès des animaux du foyer qu’il recharge les batteries: chats, chien, cheval. Et comme il aime le bon vivre autant que le vélo, il avoue un faible pour la bonne cuisine. «À chaque fois que je vais au resto, je le prends comme une expérience!»
Et la suite? «Mon objectif, c’est d’atteindre le top 10 mondial en cyclo-cross… et d’y rester.»
Loris Rouiller, et les autres sportifs soutenus par le TCS Vaud:
Palmarès de Loris Rouiller
Saison 2024–2025
Vainqueur des deux manches de la Coupe de France à Nommay
Vainqueur de la Swiss Cyclocross Cup à Hittnau et Dielsdorf
Vainqueur du Grand Prix GGEW à Bensheim (Allemagne)
2e place au Championnat de Suisse élite à Montreux
Participations régulières à la Coupe du monde UCI :
14e à Hulst
20e à Namur
27e à Besançon
Résultats notables précédents
Vainqueur du 4 Bikes Festival à Lützelbach (Allemagne)
Doublé gagnant à Roanoke (USCX Series, États-Unis)
Victoires en Coupe de France (Troyes, Pierric)
Vainqueur à Brumath et Radquer Hittnau en 2021
Titres juniors et U23
Champion d’Europe junior en 2017 à Tabor
Champion de Suisse junior (2016 et 2017)
Champion de Suisse U23 en 2019 à Sion
Résultats sur route
5e d’une étape du Tour de Bulgarie (2021)
10e d’une étape du Tour d’Oberösterreich, 3e sur le Tour de Namur (2024)
Retrouvez toutes les infos de Loris Rouiller en ligne sur lorisrouiller.com.
Le Groupement Vélorando de la Section vaudoise a changé de chef de file au début de l’année. Portrait du nouveau maillot jaune, Daniel Grandjean.
Après huit ans de coup de pédales et de management, Charles Perez cède avec confiance son maillot jaune à Daniel Grandjean. Ce dernier prend la tête du Groupement Vélorando de la Section vaudoise. Et ce n’est de loin pas un hasard…
En effet, si à chaque anniversaire, Noël ou jubilé professionnel, vos proches savent toujours quoi vous offrir, il y a fort à parier que comme Daniel Grandjean, vous ne viviez que (ou presque) pour un sport, un hobby, une passion dévorante
Le petit vélo dans sa tête
Épicurien, organisé, passionné, à 67 printemps, ce juriste, ancien footballeur, vit vélo, rêve vélo, mange vélo. Son truc, vous l’aurez compris, c’est donc… le vélo. Et bien sûr, aussi, son épouse, ses deux filles et sa toute première petite-fille, née il y a peu. Gourmand, il choisit volontiers des itinéraires proches de hauts points culinaires. Et dans sa cave (à vélo), ses trois merveilles à deux-roues côtoient une armoire à vin réfrigérée. Pas question de mourir de soif une fois posée la gourde de boisson isotonique!
On ne badine pas avec la sécurité
Le premier janvier dernier, Daniel Grandjean est monté d’un pignon dans son engagement pour le vélo. Il est désormais président du Groupement Vélorando de la Section. Un poste qu’il occupe avec plaisir et un respect quasi militaire pour les procédures. «Au groupement, tout le monde est invité à rouler, quel que soit son âge ou son endurance. On est un club de vélo plaisir, pas de cyclo sportifs». Daniel Grandjean dit cela, mais la dizaine de guides responsable des sorties et les 112 membres passionnés inscrits sur le groupe WhatsApp ont assurément un niveau bien avancé. «L’assistance électrique permet à des membres plus âgés de continuer à suivre. Chez nous, la sécurité et la camaraderie priment durant les sorties.» Le concours de testostérone pour savoir qui pédale le plus vite, ce n’est pas trop son truc.
Les joujoux du président
Plutôt, le président confesse un sérieux penchant pour les gadgets connectés. Ces derniers ont envahi le milieu du vélo à l’instar de la plupart des sports. Si le groupement n’est pas (encore?) un repaire de passionnés de nouvelles technologies, Daniel Grandjean avoue qu’il est parfois difficile de résister aux sirènes du marketing.
Il confesse ici quelques craquages. Des dérapages contrôlés, finances et raison obligent!
Au rayon des indispensables, pour le président, qui roule avec le maillot du TCS, un capteur cardiaque et forcément des chaussures à clips, tout commence par le vélo. Et là: «le bon marché, c’est toujours trop cher». Un adage qui ne signifie pas qu’il faille vendre un rein pour rouler, mais qu’un bon vélo aura toujours un certain coût. La base pour s’assurer d’un cycle avec cadre carbone «de 7 à 9 kilos max, car le poids est l’ennemi du cycliste». Le bijou à deux roues aura des freins à disque et, pour Daniel Grandjean, un changement de vitesse électrique.
Un animal social
Bien sûr, le cycliste de 2025 aura un GPS, un système mondial de positionnement. Daniel Grandjean y scrute ses parcours, les enregistre et s’assure de rentrer avant le coucher du soleil, horaire dont l’informe le logiciel. Il utilise une application pour analyser ses performances et en informe l’immense communauté des cyclistes qui se connectent quotidiennement au réseau social STRAVA.
Dans sa besace virtuelle (minimalisme toujours!), il y a aussi un radar. Sa lumière rouge vive signale la présence du cycle sur la route. Ses capteurs détectent les véhicules en approche. Le coureur sait ainsi en tout temps qui est où, et où se situe le potentiel danger. Sécurité toujours, Daniel Grandjean a posé des miroirs sur la surface plane de ses cocotes (les poignées de son guidon). Outre ces rétroviseurs pratiques, «j’ai aussi un klaxon tonitruant. J’ai un peu honte de dire que je me le suis offert sur un site chinois. Mais à 2 francs, c’était dur de résister».
Un futur cadeau?
Prochain achat rêvé pour le passionné? Un guidon connecté, qui fonctionnera comme un cockpit. Un concept directement inspiré de l’univers de la voiture. Voire de l’aviation. Cette interface tactile placée le long du guidon donnera accès en temps réel à une multitude de données, histoire de faciliter les trajets. Le ciel n’a pas de limite, la passion non plus! Avis aux amateurs: le groupement est ouvert aux nouveaux membres, jeunes ou seniors vigousses!
Et pour ceux qui rêvent de s’ouvrir à d’autres horizons, ceux dont les frontières ne sont que dans la tête, Daniel Grandjean et ses amis ont la pédale voyageuse. Le groupement propose différentes sorties et excursions, proches ou plus lointaines.
Le « train » du Vélorando en pleine action, avec le sourire…
Futures grandes escapades? Une virée du Léman à la Méditerranée et des randonnées à vélo et à pied en Istrie, en Croatie. Grand organisateur dans l’âme, Daniel Grandjean se plaît à concocter ses itinéraires et des activités tout seul. «Mais j’ai réalisé aussi que si je sais faire des plannings simples et des réservations standards, à chacun son job! Je confie donc volontiers l’organisation des voyages de groupes avec réservations ou pré-réservations d’avions, d’hôtels et transferts avec bus et remorques, à L’Atelier du Voyage».
Le privé et les pros
Partenaires de la Section vaudoise du TCS, ces professionnels du voyage sont spécialisés, entre autres, dans les aventures au fil de l’eau. Ils organisent également des séjours 100% romands avec des itinéraires taillés sur mesure, en petits groupes francophones et à des prix qui sont le reflet de tous les budgets. Daniel Grandjean fait souvent appel à leurs services, notamment pour des voyages qui demandent une anticipation certaine. «Je n’aime pas jeter l’argent par les fenêtres, explique-t-il. Or, pré-réserver des billets des mois à l’avance, en tant que particulier, c’est s’exposer à des tarifs d’annulation onéreux. Avec L’Atelier du Voyage, les conditions sont bien meilleures que pour des privés. On se décharge de certaines responsabilités, on sait que tout va rouler. Et cela permet de dresser une liste de ses priorités en amont, en sachant qu’en face nos interlocuteurs sont débrouillards et attentifs. Ils trouveront des solutions à chacun de nos problèmes.»
Ambiance détendue, ciel clément et esprit nomade: tous les ingrédients étaient réunis le 11 mai dernier à Cossonay pour faire de la première fête du camping un franc succès.
Un millier de personnes ont ainsi déambulé tout au long de la journée parmi les véhicules et accessoires présentés par les exposants, installés sur la piste centrale du site du TCS.
Cette grande messe régionale du voyage nomade a offert à chacun une belle occasion de rêver à de futures escapades, d’échanger des anecdotes de route ou de glaner les conseils de professionnels.
Encouragé par l’enthousiasme des visiteurs et la satisfaction unanime des exposants, le TCS Vaud compte bien renouveler l’expérience. En plus grand, avec peut-être de nouvelles prestations.
Car respirer le grand air, c’est bon pour le moral. Et ça donne envie de repartir.
Merci à toutes et tous de votre visite, et à bientôt!
Les conséquences de l’essor des trottinettes électriques dans les centres urbains sont que les accidents aussi sont en plein boom. Crédit: Photo de JavyGo sur Unsplash
La e-trottinette, c’est la success story de ces dernières années. Mais les accidents vont de pair avec l’essor fulgurant de ce deux-roues efficace et ludique. Quelques règles et conseils pour rouler en toute sécurité!
Fun, légères, pratiques, rapides, les e-trottinettes sont présentes dans tous les grands centres urbains. Le plaisir n’exclut pas les règles. Crédit: Christina Spinnen sur Unsplash
Depuis quelques années, pas un centre urbain sans vrombissement: les trottinettes électriques ressemblent souvent à un essaim d’abeilles en train de fuir la ruche. Pratiques, rapides, et facilement transportables, ces e-trottinettes s’imposent comme un moyen de transport incontournable pour les trajets courts. Leur usage se démocratise. Du jeune pressé au retraité à mobilité diminuée: ces deux-petites-roues électriques semblent être en toutes les mains. Effectivement, «la qualité des trottinettes électriques testées s’est nettement améliorée par rapport à celle des modèles présents dans le test du TCS de 2019, constate ainsi le Touring Club Suisse. Toutes les trottinettes combinent désormais plusieurs systèmes de freinage.» Or si les ventes ont explosé depuis quelques années en Suisse, il en va malheureusement de même pour le nombre absolu d’accidents impliquant les e-trottinettes.
Observer certaines règles de circulation permet d’éviter bon nombre d’accidents. Crédit: Furrukh Jaffar sur Unsplash
Des chutes et des chocs
En 2019, 98 accidents étaient recensés contre 716 en 2023. La SUVA rapporte de son côté que les assureurs ont fait face à 100 accidents en 2018 contre 2300 en 2021. La Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents estimait de surcroît qu’en 2023 on assisterait à une augmentation allant jusqu’à 3500 cas déclarés. Ainsi, face à cette situation, le TCS rappelle la nécessité d’adopter des comportements responsables et de se conformer aux règles en vigueur pour circuler en sécurité en trottinettes électriques. Car cette mobilité à la douceur toute relative engendre des blessures parfois gravissimes. Le magazine de la RTS 36,9 dresse d’ailleurs un bilan franchement inquiétant des accidents.
Attention aux gamelles! Mal protégé, l’utilisateur peut se blesser grièvement. Crédit: TCS
Droits et devoirs
Ludiques et forcément un rien régressives, les trottinettes électriques ne devraient pas faire oublier qu’elles sont avant tout des véhicules motorisés.
Par conséquent, il est formellement interdit d’emprunter les trottoirs et les zones piétonnes pour circuler.
Comme une trottinette électrique reste un engin relativement lourd, elle peut ainsi causer de graves blessures en cas de collision avec un piéton. De facto, les conducteurs ont l’obligation d’emprunter les pistes cyclables, ou la chaussée même, en cas d’absence d’aménagements cyclables.
Ils doivent se conformer au code de la route en roulant à droite.
Les changements de direction doivent être signalés de la main.
Question visibilité, il est également obligatoire de circuler, de jour comme de nuit, avec les phares allumés.
Le port du casque n’est pas obligatoire. Ce qui ne signifie pas qu’il soit superflu! Crédit: Rick Gebhardt sur Unsplash
Et la vitesse? Pas question de faire de sa e-trott’ un scooter déguisé! La vitesse maximale autorisée pour ces engins est de 20 km/h, avec une puissance qui ne doit pas dépasser les 500 watts. Enfin, même si le port du casque n’est pas obligatoire, son utilisation est fortement conseillée, tout comme porter des gants.
Bon à savoir: en France, l’utilisation du casque est requise. En Italie, elle n’est de rigueur que pour les mineurs.
Un jouet réservé aux grands
Les trottinettes électriques ne sont pas des jouets. Elles sont réservées aux plus de 14 ans. Avec un permis obligatoire pour les plus jeunes. Crédit: TCS
Pas question d’être tenté de filer son bolide à son cadet pour aller chercher le pain! Pour conduire une trottinette électrique en Suisse, il faut avoir au moins 14 ans. De plus, les conducteurs âgés de 14 à 16 ans doivent posséder un permis de conduire de catégorie M (destiné aux cyclomoteurs) ou G (pour les véhicules agricoles). Pourquoi donc? Parce que les plus jeunes doivent pouvoir maîtriser l’appareil. Ces exigences visent à garantir, dans une certaine mesure, une prise de conscience des conséquences.
Tests et vérifications
Pour éviter toute mauvaise surprise, le TCS vous conseille de procéder, si possible, à un essai de la trottinette avant l’achat. Cela vous permettra de vérifier que le modèle est homologué pour circuler sur la voie publique. Et bien entendu, même si vous êtes dispensé de passer le permis, avant de vous lancer dans le trafic, privilégiez la planification de vos déplacements et un entraînement efficace, dans un endroit sécurisé et à l’écart des dangers.
Les prunes des hors-la-loi
Et que se passera-t-il si vous choisissez de contourner la loi? Et bien, les conducteurs qui ne respectent pas les règles de la circulation sur la chaussée, circulent sur les trottoirs et les zones piétonnes, ou fraudent sur l’âge minimum requis s’exposent à des amendes. Bim, une prune!
Sachez aussi que si l’engin sur lequel vous roulez est non-conforme, vous vous exposez à la saisie pure et simple de votre véhicule.
Les trottinettes non conformes, qui ne respectent pas les normes techniques exigées, en termes de puissance de moteur, par exemple, sont interdites. Vous risquez non seulement une amende, mais aussi le fait de devoir dire au revoir, à jamais, à votre e-trottinette, qui partira finir sa vie dans une fourrière.
Voyager, encore et toujours. C’est la devise de Pierre et Rose-Alice Rosat, un couple vaudois aussi pétillant qu’infatigable.
À bientôt 81 ans, ces amoureux de la route n’ont rien perdu de leur curiosité — ni de leur humour communicatif. Et malgré leurs dizaines d’années de voyages, leur soif de découverte est toujours intacte.
On profite tant qu’on peut!
Pierre et Rose-Alice Rosat
Et ils auraient tort de s’en priver. Leur carnet de voyage compte déjà 48 pays visités, dont une bonne partie en compagnie de l’Atelier du Voyage, l’agence partenaire du TCS Vaud. «Ce sont des personnes très ouvertes, ce qui correspond tout à fait à l’esprit qui règne dans nos voyages organisés en petits groupes», souligne Valbone Hoxha, directrice de l’agence lausannoise.
Pour Pierre et Rose-Alice, dite Rose, voyager en groupe, c’est l’assurance de faire de belles rencontres, sans avoir à gérer la route ni les services de leur camping-car. «On se laisse aller!»
La retraite: un coup d’envoi
Avant de pouvoir s’évader autant qu’ils le souhaitaient, Pierre, ancien gendarme vaudois, devait composer avec des congés plutôt courts. Impossible aussi de réserver un séjour longtemps à l’avance. Mais une fois les enfants partis du nid, le couple a pris son envol vers de nouvelles cultures, des paysages lointains et des cuisines exotiques.
Leur coup de cœur? L’Argentine peut-être… Ou la Cappadoce, en Turquie. «Cela faisait tellement d’années que nous visions ce voyage», confient-ils. Rose, elle, garde aussi un souvenir ému du Vietnam, où «les plats sont tellement beaux qu’on n’ose presque pas les toucher».
Uçhisar, perché sur son rocher, offre l’une des plus belles vues de Cappadoce. Pierre et Rose attendait ce voyage depuis longtemps.
Un esprit d’aventure bien suisse
Aujourd’hui encore, les Rosat partent deux fois par an, souvent en compagnie de Liliane, la sœur de Rose. Ils aiment la simplicité, les petits groupes, et surtout… les groupes suisses!
C’est plus agréable de voyager avec des gens qui nous ressemblent
Pierre et Rose-Alice Rosat
Ils l’ont constaté: la diversité culturelle peut aussi rimer avec incompréhensions ou tensions, notamment sur la ponctualité. Leur secret pour voyager sereinement? Léger, toujours. Ce qui laisse toujours un peut de rab à Liliane, qui peut profiter de cette différence de poids pour charger un peu plus sa valise, sourient les deux retraités.
À l’ouest de la Turquie, Pamukkale dévoile ses terrasses blanches façonnées par l’eau chaude et minérale. Un autre beau souvenir pour le couple Rosat.
Ah, et bien sûr: ne jamais oublier l’appareil photo. Ou plutôt: les appareils. Chez les Rosat, il y a en a même plusieurs par personne. Parce que c’est toujours plus facile de dégainer un petit objectif à l’occasion d’une soirée, tandis que le gros appareil restera indispensable pour capturer les animaux des Alpes ou de Namibie.
Et les pépins? Même pas peur!
À part un porte-monnaie oublié et un appareil photo laissé sur la table d’un hôtel, rien de sérieux à signaler. Même lorsqu’une intoxication alimentaire en Ouzbékistan a cloué Rose sur un muret en attendant l’ambulance, leur guide local a tout pris en main. Résultat: un épisode cocasse de plus dans leur carnet de souvenirs. «Et ça n’a pas gâché notre voyage! », assure-t-elle en riant.
60 ans d’amour… et encore un départ
Cette année, Pierre et Rose fêteront leurs 60 ans de mariage. Et vous devinez comment? Avec un nouveau voyage, évidemment.
Vallorbe, le 09 aout 2012. Fort de Pre Giroud. Site exterieur du Fort Pre-Giroud. Signification des drapeaux, participant a la conference de yalta en fevrier 1945. 24HEURES/ VANESSA CARDOSO
Les drapeaux des pays participants à la conférence de Yalta en février 1945, devant le fort de Pré-Giroud. De l’extérieur, le bunker ressemble à un chalet classique. Photo: Fort de Pré-Giroud
Avant sa réouverture saisonnière, en mai, plongée dans les entrailles de la montagne, au fort d’arrêt de Pré-Giroud, à Vallorbe
Sur la route. Météo de circonstances en ce frileux matin de mars.
Il faut imaginer le tonnerre omineux de centaines de tricounis dévalant le béton gris des escaliers. 153 marches en souliers militaires ornés de clous métalliques. Plus bas, des capotes en laine gris vert alignées contre le mur. Comment pliait-on ces manteaux quand ils étaient gorgés de pluie? Là, une rangée de fusils. Le bois est patiné, griffé, noirci par endroit. On les croit prêts à être utilisés. On se surprend à chercher dessus les empreintes de ceux qui leur caressaient la gâchette, en rêvant sans doute de ne jamais avoir à s’en servir.
Dans les dédales du fort, des fusils dans leurs râteliers. Comme s’ils venaient de servir.
56 forts ouverts au public dans le pays
La Suisse est un pays de paix. Un pays en paix. Mais au royaume de la sérénité, le sous-sol est pourtant truffé de forts, de bunkers, de casemates, de galeries. Ils sont les témoins du passé, des peurs et des stratégies d’antan pour faire face aux menaces. Alors que les experts estiment à près de 21 000 le nombre d’ouvrages fortifiés construits dans notre pays, aujourd’hui, la plupart ont été désaffectés ou… réaffectés.
C’est ainsi que j’ai visité le Fort 39-45 de Pré-Giroud, sur les hauts de Vallorbe. La garnison Détachement artillerie de forteresse 214, devenue la Compagnie artillerie de forteresse 91 dès 1943, a plié bagage depuis longtemps. Le fort est désormais un musée vivant, à destination des curieux ou des passionnés de la chose militaire. Il est aussi un lieu d’entraînement pour cours de répétitions. Ou encore une installation insolite, sorte d’escape game émouvante, où les couloirs sans fin permettent de voyager dans le temps.
Les ouvertures de tirs sont exceptionnellement réduites. Les six blockhaus et les trois fortins sont bâtis en béton très fortement armé et vibré. Les formes extérieures sont arrondies pour augmenter les ricochets.
Soutenir l’infanterie et assurer la défense
Construit en 1937, dans le plus grand secret et de façon verticale dans la roche, la mission de ce fort d’artillerie d’arrêt était de protéger la Suisse d’une invasion allemande par le col de Jougne.
«Vu l’importance de la «pénétrante Jougne Vallorbe», la défense de ce passage frontière est renforcée par la construction d’un fort d’artillerie. Décidé et réalisé de 1937 à 1939, il est complété en 1941 par la construction de trois ouvrages indépendants, des fortins». Voici comment est décrite la forteresse, dans un livret réalisé par le capitaine André Jaillet.
Capitaine Edouard Lambelet, premier commandant du Fort de Pré-Giroud
Un accueil un brin hostile sur la route qui mène à la forteresse.
La route du passé
Aujourd’hui, ceux qui arrivent par la route passent par Vallorbe. On quitte le centre de la bourgade pour grimper et s’enfoncer dans la forêt, sur le côté sud du vallon. Il y a bien quelques fermes çà et là. On sait qu’on est sur le bon chemin quand le canon d’un char d’assaut semble pointer son gros œil menaçant pile au milieu de notre pare-brise. Entre deux toblerones de béton, des réseaux de fils de fer barbelés qu’on devine entre les fourrés et des sapins de métal en guise de camouflage. On plisse les paupières pour imaginer les routes et les ponts minés qui devaient barrer la route aux ennemis, quitte à sacrifier ses concitoyens.
Partout, des objets du passé. Comme des symboles d’une autre époque. Qui résonnent différemment aujourd’hui, en fonction de la géopolitique internationale.
Un lieu stratégique… et vertigineux
Arrivé sur la butte, un faux chalet de béton. Trompe-l’œil en dur pour ramollir l’attaquant. La vue est sublime. En contrebas, Vallorbe. Plus loin, le col de Jougne. Impossible de ne pas comprendre l’importance stratégique du lieu. La garnison d’alors, 130 hommes au plus, vivait planquée sous terre, répartie entre les six blockhaus et la casemate. Les soldats et leurs officiers protégeaient l’extérieur de l’intérieur.
Toutes les réserves en eau, nourriture et mazout pour les groupes diesel-électriques étaient prévues pour permettre une autonomie de deux mois.Les nouvelles de l’extérieur transitaient par ce central téléphonique.
Un huis clos souterrain
Une armée de taupes héroïques dans un dédale de galeries. Elles relient entre elles les magasins de munitions, une salle des machines et une caserne. Une sorte de ville souterraine imprenable, avec groupes électrogènes, ventilateurs, sas d’entrée, dortoirs, hôpital et dentiste, central téléphonique et réfectoires. Les réserves en eau, en nourriture et en mazout devaient permettre aux hommes de tenir deux mois en autonomie. Une douche tous les dix jours et parfois, des nouvelles de la famille, là-bas, dehors.
La couchette du sergent-major Roland André. Il fêtera ses 97 ans cette année. A l’époque des cours de répétitions, en bonne maman de la compagnie, il a raconté avoir choisi d’établir ses quartiers ici, pour surveiller les allées et venues nocturnes de certains « foufous » un peu dissipés.
L’engagement des passionnés
Le fort est ouvert de mai à octobre. Pour le visiter, il faut le trouver, être bien habillé et bien se renseigner sur les horaires. Il faut dire que maintenir ouvert ce lieu fût une bataille en soi. En 1980, Pré-Giroud est désaffecté. Il ne correspond plus à l’idée que l’on se fait du combat en montagne. Menacé d’être purement et simplement rasé, rempli de sable et oublié, il devient pourtant un monument historique. Une poignée d’irréductibles s’est battue pour faire de cette forteresse le premier fort d’arrêt ouvert au public du pays. En hommage au savoir-faire des anciens, aux sacrifices de ceux qui s’y sont enterrés des années durant, à l’art de la paix en temps de guerre.
Clin d’oeil aux visiteurs d’aujourd’hui. Gageons que les soldats d’hier, s’ils avaient bien des réserves de sable pour colmater et réparer les brèches en cas d’attaque, ne songeaient pas à bâtir des châteaux sur la plage.Pierre-Yves Moulin (à g.), président de l’Association des Amis du Fort de Pré-Giroud, et Jean-Michel Charlet (à dr.), président de la Fondation du Fort de Vallorbe, entourent un mannequin de soldat mobilisé.
Des présidents en guise de guides
Le 1er juin 1988, c’est chose faite. Aujourd’hui, Jean-Michel Charlet et Pierre-Yves Moulin m’ont ouvert les lieux. Clés en main, le premier est président de la Fondation du Fort de Vallorbe depuis plus de 19 ans. Son père y avait servi en tant que soldat. Sans jamais piper mot de ce qui se trouvait au cœur de la montagne. Secret défense. Le second, militaire de carrière, n’a jamais œuvré sous terre dans le fort d’arrêt. Mais sa passion a dicté son sens de l’engagement: il préside l’Association des Amis du Fort de Pré-Giroud.
Suivez le guide! L’aspect austère et préservé des lieux permet de ne pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, la forteresse était classée secret défense.
Modernisation et muséologie
La porte s’ouvre. Ça sent la roche humide et le métal. Il fait 8 degrés tout au plus et la condensation de cet hiver a trempé certaines salles. Encore des efforts et de la sueur pour les bénévoles qui entretiennent ce musée souterrain. L’an dernier, tous se sont saignés pour récolter des fonds. Il fallait changer les câbles métalliques du monte-charge mis en service par le fabricant d’ascenseurs Schindler en 1938. Le plus ancien de Suisse encore en activité. 35’000 francs dépensés pour cette relique du passé qui permet de plonger à pic 30 mètres plus bas dans les entrailles de la Terre, sans avoir à cavaler droit bas les 153 marches d’escalier.
Des kilomètres de galerie, un dédale à fuir si on est claustrophobe. Il faut imagine la compagnie rassemblée au petit jour, souliers alignés sur la ligne, prête à servir…
Ouverture en mai!
Depuis que le fort est déclassifié, la Fondation et l’Association mettent tout en œuvre pour monter des expositions et rendre le monument accessible. Guides, audioguide en cinq langues, organisation d’événements et d’expositions. La muséologie rêve de vous faire replonger dans ces années intenses. Il y a des mannequins qui représentent les soldats d’autrefois, des armes fonctionnelles, les objets trouvés sur les lieux, jusqu’aux magazines d’antan ouverts sur la table du mess des sous-officiers. Rien ne semble avoir bougé depuis la Mob. Venez vérifier par vous-même: frissons garantis!
Infos:
Tous les renseignements sur le Fort Pré-Giroud: ici et là
Le 3 mai 2025, le Fort Pré-Giroud hébergera la Bourse suisse de militaria, de 9 h à 15h, à la Halle des fêtes de Vallorbe. Renseignements auprès de militariafortpregiroud@gmail.com
Si vous souhaitez vous engager auprès de l’Association des Amis du Fort de Pré-Giroud: amisdufort@pre-giroud.ch
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