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 #vanlife: les astuces de Chloé et Sevan

Chloé, 29 ans, et Sevan, 34 ans, sont partis en novembre 2021 de Pont (Veveyse), pour explorer le monde à bord de leur Crafter. De leur mini-maison sur roues, transformée par leurs soins, ils nous aident à vous proposer quelques astuces de nomades aguerris.

Aujourd’hui, ils sont en Russie. Avant, il y a eu la Suisse, l’Italie, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Grèce, la Bulgarie, la Turquie, la Géorgie, l’Arménie, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Les Emirats arabes unis, Dubaï, Oman, l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël, l’Irak, la Turquie et la Géorgie. Plus de 62 000 km au compteur, pour quelques 19 mois de voyage.

On peut dire que ce couple passe désormais pour des experts dans la communauté grandissante des vanlifeurs. Comprendre ces nouveaux nomades qui font de leur quotidien dans un camion transformé un véritable style de vie.

Mais avant de quitter la Suisse et de tout lâcher pour un périple au long cours, Chloé et Sevan possédaient un premier van. C’était un T6 transporteur, toujours chez VW, dont ils avaient déjà aménagés eux-même l’intérieur. Ils partaient alors aux quatre coins de la Suisse, ou en Europe, pour des escapades de quelques jours.

Voici un petit florilège, enrichi par nos soins, de quelques trucs et astuces qui vous rendront la vie plus douce si vous avez la bougeotte!

Achat du véhicule

S’offrir un bus est un investissement. Et parfois un gouffre financier. Chloé et Sevan ont revendu leur premier van, personnalisé maison, afin de pouvoir investir dans un camion plus grand. Leurs critères essentiels? Pouvoir se tenir debout à l’intérieur, parvenir à créer une douche et obtenir assez d’espace de rangement pour transporter un équipement sportif conséquent.

Selon Michael Sterk, membre de TCS Camping, un van est un véhicule qui mesure environ 5 m de long, 2 m de large et 2 m de haut. Voici quelques exemples typiques de cette catégorie: Citroën Jumpy, Fiat Talento, Ford Transit Custom, Mercedes Classe V/Vito, Nissan NV300, Opel Vivaro, Renault Traffic, Peugeot Expert, Toyota Proace et VW T5/T6.

Voyant plus grand, notre couple de voyageurs a choisi un fourgon. Soit un véhicule qui mesure environ 5,50 à 6,50 m de long, 2 à 2,15 m de large et de 2,50 à 2,80 m de haut. Un Crafter du constructeur VW, dans leur cas.

Ils ont opté pour un véhicule neuf, le marché de l’occasion étant saturé.

Au rayon trucs et astuces, ils sont allés expliquer leur projet dans un garage et sont parvenus à obtenir une remise de près de 20’000 francs pour l’achat de leur nouveau bébé!

N’oubliez pas non plus que le TCS propose un service de test du véhicule d’occasion que vous convoitez!

Transformer son habitacle

Chloé et Sevan ont travaillé tous les jours pendant 5 mois et demi sur leur van pour aménager l’intérieur. Cabine de douche, lit, rangement, table et banc se transformant en lit d’appoint pour visiteur, système de caisses coulissantes, 8 au total, pour transporter leur 180 kg d’équipement sportif.

Nos deux experts ont déboursé près de 25’000 francs pour l’aménagement intérieur de leur nouvelle maison sur roue.

Ils ont appris sur le tas, en lisant des ouvrages de bricolages. Et en compilant des heures de tutos sur la plateforme YouTube.

Selon les sites spécialisés, aménager soi-même son van ou son fourgon peut demander facilement 300 heures ou plus, en fonction du niveau d’exigence que l’on a. Compter entre 10’000 et 20’000 francs minimum.

Et ne pas oublier de prévoir un lieu où pouvoir parquer le véhicule durant la phase de travaux de ce projet chronophage. Chloé et Sevan ont ainsi pu utiliser un atelier communautaire et les outils disponibles sur place. Il existe aussi des plateformes de troc ou de location d’outils, bien pratique pour économiser quelques sous!

Homologuer son véhicule

Pour tout ce qui a trait aux modifications apportées dans votre van ou fourgon, il faut se référer aux sites officiels des services automobiles helvétiques. Le plus clair sur la question étant le site neuchâtelois. Les règles sont fédérales et non cantonales.

Notre article en pages 4 et 5 de notre édition de mai, dans «ça roule», disponible en version e-paper, résume bien la problématique.

Pour Chloé, l’essentiel en termes d’aménagement était: «un chauffage de stationnement avec eau chaude (surtout pour l’hiver), une douche avec bac en inox, et dans le but d’être autonome, une bonne installation électrique reliée aux panneaux solaires ainsi que notre système de filtration des eaux.» Il n’y a eu aucun soucis au moment de faire expertiser le fourgon.

Etablir son camp de base

En Suisse, l’article 699 du Code civil dit: «Chacun a libre accès aux forêts et pâturages d’autrui et peut s’approprier baies, champignons et autres menus fruits sauvages, conformément à l’usage local, à moins que l’autorité compétente n’ait édicté, dans l’intérêt des cultures, des défenses spéciales limitées à certains fonds.»

Le camping sauvage n’est ainsi pas interdit par la loi. Les dispositions légales relatives au camping sauvage ou aux nuitées en camping-car en dehors des campings officiels sont définies au niveau cantonal. Et ce sont les communes qui ont le dernier mot!

Chloé et Sevan recommandent pourtant deux applications qu’ils utilisent pour trouver un terrain accueillant: Park4night et iOverlander, plus pratique pour les destinations hors Europe. Le TCS a dressé un petit memento des applications du même type, plutôt axée sur les campings officiels.

Voyager hors de l’Europe

Assurer son bus pour jouer au saute-frontière est essentiel. De nombreux pays exigent cette sécurité. Notre couple de voyageurs ont opté pour le carnet du TCS: un document douanier international qui couvre l’admission temporaire de véhicules à moteur dans plusieurs pays du monde. Renseignez-vous!

Et comme certaines zones du monde sont plus instables que d’autres, Chloé et Sevan recommandent de s’inscrire sur l’application du Département fédéral des affaires étrangères, en se méfiant tout de même du temps de latence entre les événements et les notifications qui parviennent aux voyageurs. Eux utilisent en parallèle l’application mysafetravel.

Se souvenir du meilleur

Et pour partager son carnet de route et se rappeler toutes les anecdotes et situations cocasses, rien ne vaut une communauté, de proches ou d’inconnus, qui vivent avec nous, par procuration les joies du voyage! Via les réseaux sociaux ou des applications spécialisées, le monde est infini, mais tient dans une poche!

Vous pouvez ainsi suivre Chloé, Sevan et leur chien Lucky, adopté au Monténégro, sur toutes ces plateformes:

Polarsteps: Onerideaway

Instragram: Oneride_away

Facebook: Onerideaway

Site internetwww.onerideaway.ch

Bons plans

Le TCS Genève part explorer Lucerne le week-end du 9 au 11 juin 2023. Préparez votre van ou camping-car et rejoignez-le. Infos et inscription ici.

Le TCS Camping Club Vaud organise des sorties tout au long de l’année. Infos et inscription ici.

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Conseils Formation Mobilité Tendance

Drone qui peut!

La loi concernant les drones vient de changer. Depuis le 1er janvier 2023, presque tous les télépilotes doivent enregistrer leurs appareils et obtenir un certificat. Alors pas question de fuir ses responsabilités et d’opter pour la politique de l’autruche: mettez-vous à la page!

Il y a les drones que l’on pilote dans le cadre professionnel. Pour inspecter l’état de bâtiments difficiles d’accès. Evaluer des terrains. Ou encore rechercher des biens, des personnes ou des animaux en difficulté. Les drones photographes qui se la jouent hélicoptère pour des shootings aériens à des coûts quasi dérisoires. Avec, en bonus, un champ de vision et des angles nouveaux. Et tiens, en parlant de champs, il y a le drone ami du paysan, valorisé pour son aide dans l’agriculture. Et puis il y a aussi tous les drones de loisirs. Ceux que l’on achète, offre ou reçoit. Juste pour le plaisir de ce nouveau pouvoir: faire voler nos yeux, et parfois nos oreilles, du bout des doigts en gardant les pieds sur le plancher des vaches.

Une nouvelle loi

Si auparavant, la législation suisse était particulièrement floue et laxiste en matière de télépilotage, voilà que depuis le 1er janvier 2023, elle reprend la réglementation de l’UE sur les drones.

Pour l’industrie suisse des drones, disposer d’un cadre légal harmonisé avec l’Europe sera un avantage. Le Conseil fédéral a ainsi approuvé la reprise de ces dispositions. Mais corolaire, le cadre réglementaire applicable aux aéronefs sans occupants (drones, modèles réduits d’aéronefs et autres engins de ce type) et les pilotes de ces appareils sont désormais soumis à de nouvelles règles.

Qu’est-ce qui change?

La nouvelle réglementation fédérale sur les drones concerne tous les pilotes suisses. L’exploitation des drones est classée selon le niveau de risque de l’opération en trois catégories: «ouverte», «spécifique» ou «certifiée».

En catégorie d’exploitation «ouverte», aucune autorisation de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) n’est en principe requise pour exploiter des drones. Cette catégorie comprend trois sous-catégories: A1, A2, A3. La plupart des drones sont exploités en catégorie «ouverte».

L’ enregistrement est obligatoire pour tous les télépilotes, sauf lorsque le drone pèse moins de 250 g et n’est équipé ni d’une caméra ni d’un capteur ou autre dispositif pouvant recueillir des données à caractère personnel.


Pour pouvoir exploiter un drone de plus de 250 g, ou équipé d’accessoires phoniques et visuels, il faut maintenant suivre une formation. Et passer un examen, sorte de permis de pilotage. La plupart des certificats peuvent s’obtenir en ligne. Mais l’étendue de la formation et le format de l’examen dépendent de la sous-catégorie (A1, A2, A3) d’exploitation du drone.

Les drones équipés d’une caméra, d’un micro ou d’autres capteurs capables de recueillir des données à caractère personnel, ainsi que les drones de plus de 250 g, doivent en outre porter un numéro d’enregistrement délivré par l’OFAC.

De plus, de nouvelles hauteurs de vol maximales, limites de poids et restrictions géographiques s’appliquent. Pour répondre aux préoccupations de la population, des prescriptions en matière de protection de l’environnement, de protection de la sphère privée et de sécurité ont été introduites.

S’enregistrer et se former

En Suisse, UAS.gate est la plate-forme officielle dédiée à la formation et à l’examen des télépilotes.

Si tout ceci vous paraît bien compliqué, sachez que le plus simple, et sans doute le plus responsable, serait de suivre un cours. Voilà qui tombe bien, le TCS en propose depuis plusieurs années. A ce jour, près de 4000 personnes y ont déjà participé.

Attention: dès qu’un drone décolle, il rejoint l’espace aérien public. En cas de négligence grave, l’assureur peut refuser de couvrir l’accident. Cela peut alors vite s’avérer très coûteux.

19 juin: cours à Cossonay

Le TCS Section Vaud propose, le 19 juin 2023, un cours destiné aux détenteurs/trices de drones de la catégorie C0 (moins de 250 g).

Il constitue par ailleurs une bonne préparation au cours de drones Avancé, qui vous permet de passer les examens A1 et A3 de l’OFAC à la fin de la formation. Le permis de drone A2 est préparé, mais doit être passé à l’OFAC à Ittigen.

Seuls pré-requis au cours organisé à Cossonay: les participants/tes doivent être âgés/ées au minimum de 16 ans et apporter leur propre drone avec assurance responsabilité civile.

On s’envole?

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Conseils Mobilité Société

Se mettre au numérique, pour ne pas rester à quai!

S’acheter un billet à l’automate pour voir du pays? Un réflexe bientôt archaïque. Quelques pistes pour ne pas être largué par le virage au tout numérique!

La direction des MBC, les transports de la région Morges-Bière-Cossonay, pensait supprimer ses derniers distributeurs de billets d’ici à l’été 2023. Les utilisateurs ne les plébiscitent plus vraiment? Exit, les machines, bienvenue aux seuls tickets numériques! Ce sont d’ailleurs ces sésames virtuels qui devraient remplacer les bons vieux automates à l’horizon 2035, selon L’Alliance SwissPass, organisation faîtière de la branche des transports publics.

Voilà le point de départ de notre article dans notre magazine d’avril, à lire en page 4 et 5. Or les MBC ont dû faire machine arrière. Face aux oppositions, ils suspendent momentanément le passage au tout numérique. Car si tout le monde s’accorde sur la présence désormais incontournable du digital dans la société, sauter le pas n’est pas forcément inné.

Un pont au-dessus du fossé numérique?

Et parmi les plus vite déstabilisés: les seniors. Consultée par les MBC au moment de la création de leur application de transport, l’association Pro Senectute est une spécialiste de la problématique du fossé numérique dans lequel peuvent chuter les plus âgés.

Dans son étude Digital Senior, parue en 2020, l’association explique que 74% des seniors sont pourtant désormais en ligne. Soit quasiment le double depuis 2010. Deux tiers des personnes interrogées possèdent aujourd’hui une tablette ou un smartphone. La fracture numérique s’est ainsi déplacée et se situe à 80 ans.

Le chiffre est réjouissant, mais posséder l’outil ne signifie pas encore savoir s’en servir! Alors pour tous ceux qui ne veulent pas rester à quai, Pro Senectute et ses partenaires proposent différents types d’ateliers, cours et conférences. Seul pré-requis, posséder une tablette ou un téléphone.

En 2022, l’antenne vaudoise de l’association a organisé 41 permanences numériques, dans 15 villes du canton, avec 477 accompagnements. Soit une moyenne de 12 personnes par permanence. 

«En 2023, nous avons pour objectif d’organiser 50 permanences sur le territoire vaudois», annonce, enthousiaste, Véronique Garcia, Responsable Unité Action sociale régionale.

Toutes sortes de thématiques sont abordées: prise en main et fonctions de base, utilisation des réseaux sociaux, photos et vidéos, stockage des données, données mobiles et/ou utilisation du wifi, etc. Et bien entendu, l’utilisation d’une tablette ou d’un smartphone pour le transport et plus particulièrement la prise en ligne de billets!

Bienvenue en classe!

Voici les dates des permanences numériques à l’agenda dans le canton jusqu’à fin juin. Les seniors peuvent se rendre, à toute heure, durant la tranche horaire prévue:

Permanence numérique – Prilly16.03.2314h – 17h
Permanence numérique – Le Sentier05.04.2314h – 17h
Permanence numérique – Lausanne06.04.2314h – 17h
Permanence numérique – Crissier06.04.2314h – 17h
Permanence numérique – Vevey06.04.2314h – 16h
Permanence numérique – Rolle21.04.2315h – 17h
Permanence numérique – Chavornay24.04.2314h – 17h
Permanence numérique – Yverdon-les-Bains04.05.239h15 – 12h
Permanence numérique – Echallens04.05.2313h30 – 17h
Permanence numérique – Bussigny10.05.2314h – 17h
Permanence numérique – Echallens15.05.2314h – 17h
Permanence numérique – Lausanne16.05.2314h – 17h
Permanence numérique – Morges25.05.239h – 12h
Permanence numérique – Le Vaud25.05.2314h – 17h
Permanence numérique – Crissier01.06.2314h – 17h
Permanence numérique – Chavornay07.06.2314h – 17h
Permanence numérique – Le Lieu08.06.2314h – 17h

Les MBC et Pro Senectute organisent également deux permanence spéciales transports publics, les 4 avril et 7 juin (de 14 h à 16 h, Banque Raiffeisen, Place de la Gare 1, 1110 Morges). Les seniors qui ont besoin d’un appui pour réaliser une opération comme acheter un billet ou consulter l’horaire en ligne sur leur smartphone peuvent venir y poser des questions.

Pour un soutien sur un réseau de transport moins local et plus global, Pro Senectute collabore également avec les CFF. Les ateliers durent 2 heures et portent sur l’utilisation de l’application CFF Mobile. Ces ateliers se font sur inscription. On peut le faire ici.

  • Lausanne le 18 avril de 14 h à 16 h
  • Morges le 3 mai de 14 h à 16 h
  • Rolle le 9 mai de 14 h à 16 h
  • Rennaz le 7 juin de 14 h à 16 h
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30 km/h Mobilité Politique

Limitation de vitesse: lever le pied se généralise!

Le Conseil d’Etat vaudois a trois mois pour répondre à une pétition demandant le retour à un 50 km/h de jour comme de nuit. Tour d’horizon du 30 km/h, thème autant clivant qu’à la mode!

Hâtez-vous lentement! On n’aura jamais autant parlé de limitations et de réduction de vitesse de trafic que ces derniers mois. Le sujet est sur toutes les lèvres et dans toutes les oreilles: un bourdonnement incessant presque aussi présent que le ronron des nuisances sonores aux abords des routes!

Comment ça a commencé?

En 2017, le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne lancent un essai pilote d’abaissement de la vitesse à 30 km/h de nuit. On ralentit sur les avenues de Beaulieu et Vinet, dans le chef-lieu vaudois. Encourageants, les résultats sont présentés en août 2019. S’en suivent une consultation, une mise à l’enquête puis un recours, débouté.

En septembre 2021, Lausanne devient la première ville de Suisse à généraliser le 30 km/h, sur tous ses grands axes, entre 22h et 6h du matin. Soit près de 60 kilomètres de voirie urbaine, à emprunter désormais au pas, ou presque, à l’heure où les poules sont couchées. Comment a-t-on choisi le périmètre d’application? En ciblant la densité de la population aux endroits où les dépassements de valeurs limites du bruit ont été constatés. Le seuil fixé est de 200 habitants/km. En tout, quelque 33’000 riverains bénéficient directement de la mesure.

Depuis, plusieurs communes ont décidé de rejoindre la tendance et de passer aux 30km/h de nuit. Vevey et Vich l’appliquent déjà. Cossonay, Cugy, Montreux, Denges, Pully, Prilly, La Tour-de-Peilz et Payerne ont déposé une demande en ce sens.

Et aujourd’hui?

La ville de Lausanne ne s’arrête pas là. Le Plan directeur de Lausanne prévoit de généraliser le 30 km/h, en journée maintenant, dès 2030. Qu’est-ce que ce plan directeur? «C’est un outil de planification qui regroupe 80 principes et 320 mesures pour gérer et développer le territoire communal, a indiqué, sur les ondes de la RSR, le conseiller Valéry Beaud. La mesure la plus contestée par la minorité est celle d’étendre le 30 km/h sur toute la journée.» Forcément! La mesure devient alors plus contraignante, le trafic étant plus dense et la circulation fortement entravée.

Il existe des nuances d’usage et de réglementation entre les zones 30 et l’abaissement de la limitation de la vitesse à 30km/h sur un tronçon de rue.

Évidemment, un tel programme ne pouvait faire l’unanimité. Les opposants souhaitent que la limitation de vitesse reste une exception, cantonnée aux quartiers résidentiels. Une pétition munie de 840 signatures a ainsi été déposée le mardi 31 janvier 2023, à Lausanne.

Son objet? Un retour en arrière, au temps béni du 50 km/h en ville, de jour comme de nuit. L’occasion de constater le clivage total que provoque la thématique. Les députés vaudois ont finalement appuyé la pétition par 68 voix contre 66 et une abstention. Le texte, non contraignant, est renvoyé au Conseil d’Etat qui devra y répondre dans un délai de trois mois.

Ailleurs aussi, on freine!

C’est que ces décisions sont avant tout éminemment politiques. Et fort suivies: les villes s’emboîtent le pas, se surveillent et se copient! Si Lausanne décide de ralentir le trafic diurne et nocturne de façon globale, elle suivrait ainsi le calendrier de Zurich et de Genève. Elles aussi tablent sur un passage au 30 km/h généralisé en 2030. A Paris, c’est déjà le cas depuis le 30 août 2021.

Pourquoi cet effet de mode?

Parce que le bruit tue! En Suisse, le vacarme du trafic routier constitue la source de nuisance sonore la plus importante. C’est la responsabilité du Canton et des communes de lutter contre cette pollution. Pour soutenir leurs actions, la Direction générale de la mobilité et des routes se basent sur un assortiment de plusieurs législations.

La loi sur la protection de l’environnement enjoint les autorités concernées à limiter les mesures prises à la source. Et à agir de façon préventive. Selon l’interprétation du Canton. l’Ordonnance sur la protection contre le bruit contraint à privilégier les stratégies qui empêchent ou réduisent la formation du bruit.

Des jurisprudences du Tribunal fédéral tendent également à voir dans la réduction de vitesse le meilleur moyen de lutter de façon proportionnée contre le bruit.

Plus faciles à installer que des revêtements phonoabsorbants, le remplacement des fenêtres des riverains ou l’érection de murs anti-bruits, ces simples panneaux d’indicateur de vitesse ont aussi l’avantage d’être moins onéreux et démontables en cas d’obsolescence.

Un principe gagnant-gagnant, en termes de rapport coût/ efficacité, somme toute!

Un problème de santé publique

C’est que le bruit est un fléau urbain. Source de stress, de fatigue et de maladie, il provoque non seulement des effets physiologiques, psychiques et sociaux mais se répercute aussi sur l’économie. Via la perte de la valeur immobilière des immeubles, les coûts de la santé ou le budget des protections anti-bruits. Or l’argent est bien souvent le nerf de la guerre.

L’étude GeoLaus, démarrée en 2015,  a réussi à démontrer un lien entre le lieu de vie des personnes souffrant de somnolence diurne et la pollution sonore nocturne due au trafic routier et ferroviaire. L’Étude Sirene parvient, elle, aux conclusions qu’en Suisse, parmi les 20’000 décès par an consécutifs à des problèmes cardiovasculaires, 500 sont dus au bruit, soit deux fois le nombre de morts par accident.

La diminution de la vitesse a un impact significatif sur la perception du bruit. Passer de 50 à 30 km/h amène une diminution de la puissance sonore du trafic de l’ordre de 2 à 3 décibels. Pour imager, c’est comme si on entendait le bruit de deux fois moins de voitures.

Pour ou contre: la guerre des gangs!

Sans surprise, droite, gauche, et lobbys s’affrontent à grands renforts d’arguments chocs.

Concernant la généralisation du 30 km/h lausannoise, de jour comme de nuit, L’UDC et le PLR avancent que cette limitation de vitesse pénalise cruellement les commerçants, vide le centre-ville, entrave le fonctionnement des services d’urgence et font de l’automobiliste un paria.

Lire à ce sujet notre article sur l’alarme lancée par les pompiers volontaires, ici.

La gauche, dans sa majorité, estime que la mesure est un compromis logique d’amélioration de la qualité de vie, de réappropriation de l’espace public par les habitants. Voire même une question de sécurité. En cas d’accident, un piéton a six fois plus de chances de survivre si la voiture roule à 30 km/h plutôt qu’à 50. L’Union des villes suisses, qui regroupe 129 localités du pays, aimerait même étendre la limitation de vitesse à 30 km/h dans toutes les agglomérations. Un 30 km/h pour tous, tout le temps.

La musique d’avenir…

La discussion sur le coup de frein comme perspective d’avenir a encore de beaux jours devant elle. Car si le débat était jusqu’alors porté principalement par le thème du 30 km/ h en ville, les autorités examinent et testent maintenant la réduction de vitesse hors localité.

Notre article papier «On freine hors des villes», présente ainsi une phase test d’abaissement de la vitesse de circulation de 80 à 60 km/h, à Aigle, Assens et Saint-Cergue.

Lien vers cet article, ici.

Si la mesure devait se révéler positive et implémentée, 23 kilomètres de routes cantonales vaudoises seraient concernées.

ça roule !
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