Chaque année, l’irrespect de distances de sécurité suffisantes entre des véhicules sur la route entraîne des blessés graves et même des décès, selon le bpa. Me Claudia Couto, avocate-conseil du TCS Vaud, rappelle ici pourquoi et comment respecter ses distances.
Me Claudia Couto, avocate-conseil du TCS Vaud.
La règle des deux secondes
Les conducteurs automobiles l’ont tous appris lors du passage du permis de conduire: une distance de sécurité entre véhicules doit en permanence être respectée, le mieux étant d’appliquer la règle des deux secondes (compter «vingt et un, vingt-deux») pour s’assurer d’observer un intervalle suffisant.
Ce que dit la loi
Légalement, c’est l’art. 34 al. 4 LCR qui prévoit que le conducteur doit observer une distance suffisante envers tous les usagers de la route, notamment pour croiser, dépasser et circuler de front ou lorsque des véhicules se suivent.
L’art. 12 al. 1 de l’Ordonnance sur la circulation routière précise que lorsque des véhicules se suivent, le conducteur doit se tenir à une distance suffisante du véhicule qui le précède, afin de pouvoir s’arrêter à temps en cas de freinage inattendu.
Une distance adaptée
Il n’existe pas de norme prédéfinie sur ce qu’il faut entendre par « distance suffisante » au sens des dispositions précitées, la règle des deux secondes étant une bonne indication mais n’étant pas absolue; cette distance devra donc être adaptée en fonction des circonstances concrètes, notamment des conditions de la route, de la circulation et de la visibilité, de même que de l’état des véhicules impliqués.
Bien que cette règle paraisse très simple, il ne semble pas inutile d’en faire un rappel dans la mesure où, selon les données du Bureau de prévention des accidents bpa, les collisions par l’arrière dues à une distance insuffisante sont chaque année à l’origine de plus de 110 blessés graves et deux décès en moyenne sur les routes helvétiques.
Et si on me colle aux f…?
Bien entendu, il n’est pas rare non plus de se trouver dans la situation du conducteur talonné de près par un autre véhicule. Dans un tel cas, l’art. 37 al. 1 LCR impose, dans la mesure du possible, de tenir compte de véhicules qui suivent, bien que cette obligation soit limitée à ce qu’il est raisonnablement possible de faire compte tenu des aléas de la circulation.
La solution la plus pragmatique consistera probablement à laisser passer le conducteur indélicat et ne pas céder à la pratique, utilisée par certains, de freiner pour tenter d’imposer ainsi une distance de sécurité. Un tel freinage brutal et chicanier aurait non seulement pour conséquence de créer d’importants risques pour les autres usagers de la route, mais il pourrait également constituer une violation grave des règles de la circulation routière.
Devenue un axe routier de deuxième importance après la construction de l’A1 entre Lausanne et Genève, la route du Lac reste très fréquentée. Sa cure de jouvence est donc nécessaire, mais longue. Explication.
Crédit photo: SWISS-FLY BORIS BRON
Qu’on l’utilise comme route de secours lorsque l’A1 est bouchée, comme itinéraire bucolique ou comme passage obligé pour se rendre au travail, la route Suisse, ou route du Lac, accueille chaque jour de nombreux usagers.
C’est que les localités qui jalonnent cet axe reliant Lausanne à Genève ont connu un développement important ces dernières années. Tout comme la mobilité douce, qui cartonne dans ce type de région plutôt plate et donc idéale pour la petite reine.
Or, le grand gabarit de cette route est inadapté au trafic actuel et peut même créer par endroit des situations de cohabitation dangereuses.
Ce vénérable axe routier a donc bien besoin d’une remise au goût du jour, même si c’est au prix de chantiers coûtant chacun plusieurs millions de francs, afin de devenir:
plus sûr
moins bruyant
mieux intégré dans son environnement bâti
plus multimodal
Un exemple
Achevée en 2021, la requalification du tronçon entre Mies et Founex montre bien de quelle manière le Canton de Vaud et les communes partenaires cherchent à atteindre ces objectifs.
Vers notre article papier sur le réaménagement Mies-Founex
Après trois ans de chantier, cet axe est ainsi doté de:
Trois nouveaux giratoires – deux à Tannay et un à Founex – pour faciliter l’insertion du trafic provenant des routes transversales.
Deux contre-allées, parallèles à la route principale, pour faciliter et sécuriser les stationnements le long du lac.
17 îlots, au milieu de la route afin de faciliter la traversée des piétons.
D’aménagements cyclables sécurisés.
Ci-dessous, quelques images de ce tronçon après les travaux.
Photos TCS Vaud et SWISS-FLY BORIS BRON
Le lifting de ce bout de route cantonale prévoyait également le recours au revêtement phonoabsorbant.
En ce qui concerne la facture, le coût total de ce chantier s’est monté à 20,5 millions de francs, assumé par le Canton, les autorités communales de Mies, Tannay, Coppet, Founex et la Région de Nyon.
Des travaux vaudois et genevois
Un autre chantier dont se souviennent sans doute de nombreux Vaudois est le réaménagement du tronçon passant devant l’Université et l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Le développement de ces hautes écoles du bord du lac avait en effet rendu nécessaire son réaménagement. Il y a une dizaine d’années, cette portion de route a donc vu fleurir des arrêts de bus, des giratoires, des voies cyclables et des cheminements piétons sécurisés. Dans un même temps, un revêtement phonoabsorbant a aussi soulagé les oreilles des riverains.
Mais la requalification de la route du Lac ne s’arrête pas à la limite des frontières cantonales. Ainsi, entre 2017 et 2020, ce sont les habitants et les commerçants de Versoix (GE) qui ont assisté à une refonte complète de leur traversée de localité, au prix de longues perturbations routières.
La mue se poursuit
La mise au goût du jour de la route Suisse n’est évidemment pas achevée.
Sur territoire vaudois, les tronçons de Prangins et de Gland font partie du Projet d’agglomération 4 du Grand Genève.
À plus long terme, quatre secteurs resteront à requalifier: Nyon-Colovray, Crans-près-Céligny, Dully-Bursinel, Perroy. Sans oublier deux chantiers prévus dans la région de Morges, qui font partie du projet d’agglomération Lausanne-Morges ou PALM.
Par exemple, à St-Prex et jusqu’à l’entrée de Morges, il est notamment prévu de réaliser une voie verte et une passerelle pour les cyclistes et les piétons.
Vaud veut rattraper son retard dans la promotion du vélo et demande près de 42 millions de francs pour lancer sa nouvelle stratégie.
Après avoir beaucoup investi dans l’amélioration de l’offre dans le domaine des transports publics, le Canton de Vaud s’attaque à la promotion du vélo, domaine dans lequel il a du retard. La qualité du réseau cyclables existant présente aussi des défauts, comme nous l’avons souligné dans notre journal papier.
L’objectif présenté en novembre est clair. Grâce à sa nouvelle stratégie, le Conseil d’État veut multiplier par cinq la part moyenne des déplacements à vélo dans le canton d’ici 2035. Les Vaudoises et les Vaudois âgés de «8 à 80 ans» sont appelés à pédaler au quotidien, qu’ils habitent en ville ou à la campagne. La stratégie se décline en trois volets.
La promotion du vélo et de ses bienfaits
Le Canton veut développer une culture du vélo. Ici, il s’agit donc de mettre l’accent sur la formation, les campagnes d’information, les actions incitatives, les offres et les services.
Notons que la formation est un sujet qui nous interpelle depuis plusieurs années. Afin d’inculquer la bonne conduite dès le plus jeune âge, peut-on imaginer une réelle formation pour les enfants directement à l’école, comme cela se fait dans d’autres pays? Cheffe de projet à l’État de Vaud, Zoé Dardel répond qu’il est encore trop tôt pour détailler le contenu de ce volet, mais que la formation des jeunes cyclistes serait en effet bénéfique. Un sujet d’ailleurs évoqué avec elle dans un article traitant de la cohabitation entre les différents types de cyclistes eux-mêmes. Zoé Dardel était alors secrétaire générale de PRO Vélo Lausanne.
Ensuite, il s’agit de développer les infrastructures cyclables sur un périmètre plus étendu, pour créer un territoire propice aux déplacements à vélo. Le Canton aménagera les infrastructures cyclistes non plus au gré des opportunités, mais de manière proactive et accélérée, explique-t-il. Le Canton ne va pas travailler sur toutes les routes, a cependant rappelé Zoé Dardel. Il opérera des choix selon des critères encore à définir. On sait cependant que le réseau sera divisé en plusieurs niveaux, qui orienteront les actions cantonales.
Ainsi, le réseau cyclable cantonal 2035 se compose d’un réseau utilitaire et d’un réseau de loisirs.
Le réseau utilitaire regroupe les itinéraires utilisés pour une pratique qualifiée de quotidienne (travail, formation, achats, divertissements). Ces itinéraires cherchent à optimiser l’efficacité du déplacement, en empruntant les chemins les plus directs.
À l’intérieur de ce réseau utilitaire, il y a le réseau structurant. C’est celui qui relie entre eux les pôles présentant les plus grands potentiels en termes de déplacements à vélo. Il assure les liaisons vers les interfaces de transports publics. Ce réseau structurant sera composé à 70-80% de pistes cyclables hors traversée de localité. Les infrastructures seront aménagées de manière proactive.
Etat mars 2021 (Tracé des itinéraires indicatif). Crédit Canton de Vaud
Il y a ensuite le réseau utilitaire complémentaire. Celui-ci complète le maillage constitué par le réseau structurant. Il assure donc les liaisons entre les pôles, les localités et les interfaces de moindre importance. Son aménagement sera réalisé lorsque les occasions se présentent.
Les itinéraires du réseau cyclable cantonal utilitaire structurant totalisent près de 1000 kilomètres, auxquels s’ajoutent ceux du réseau utilitaire complémentaire.
À côté de cela, il y a les routes cantonales hors réseau structurant, complémentaire ou de loisirs. À ce niveau, il n’y a pas d’aménagements prévus à court terme, informe le Conseil d’État.
Si vous êtes un(e) adepte du vélo de loisirs, voici un aperçu de ce réseau.
Etat mars 2021 (Tracé des itinéraires indicatif). Crédit Canton de Vaud
Du soutien
Le troisième volet concerne le soutien nécessaire pour mettre en place cette nouvelle stratégie. On parle là de moyens financiers, humains, mais aussi organisationnels.
La stratégie prévoit en effet le financement des études pour l’aménagement du réseau utilitaire structurant et la planification des réseaux cyclables. Mais elle projette aussi la création d’un centre de compétences vélo au sein de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR). Il faudrait alors créer une dizaine de nouveaux postes. Cette nouvelle politique prévoit également la création d’une plateforme cantonale de coordination pour soutenir l’effort collectif de promotion.
Le Conseil d’État veut également soutenir davantage les communes et les régions dans le domaine du vélo, afin d’assurer une cohérence sur tout le territoire cantonal. C’est pourquoi il prévoit notamment la prise en charge de l’aménagement et de l’entretien des pistes cyclables du réseau cantonal structurant. Il compte également accorder des subventions pour la réalisation d’aménagements et leur entretien sur des routes cantonales en localité. Le Conseil d’État aimerait aussi offrir un appui technique et financier pour lancer des études pour les réseaux cyclables régionaux.
Coût de cette nouvelle politique
Pour lancer cette nouvelle stratégie, le Conseil d’État demande deux crédits au Grand Conseil.
28,6 millions de francs: pour financer des études d’aménagement du réseau cyclable cantonal, la participation cantonale à la planification de réseaux cyclables régionaux, des mesures de promotion ainsi que la création du centre de compétences vélo au sein de la DGMR.
13,25 millions de francs: pour soutenir les communes et les régions dans la réalisation et l’entretien des aménagements cyclables sur les routes de leur responsabilité, indispensable pour assurer la continuité et la cohérence des réseaux.
Pour aller plus loin
Plusieurs acteurs se sont exprimés sur cette nouvelle stratégie vélo.
Certaines personnes handicapées peuvent rester mobiles sur la route. Elles doivent respecter des règles, mais elles bénéficient aussi de certaines facilités.
Assurance auto et taxe
Il faut tout d’abord savoir que la majorité des assurances offrent aux personnes touchées par un handicap des rabais sur les primes d’assurance auto. Comme les tarifs ne sont pas homogènes, n’hésitez pas à demander des offres à plusieurs compagnies d’assurances.
Ensuite, dans certains cas, les cantons dispensent partiellement ou entièrement les personnes «infirmes» de la taxe auto. Dans le canton de Vaud, les personnes concernées peuvent s’adresser au Service des automobiles et de la navigation SAN pour plus de renseignements ou visiter son site internet ici.
Cartes de stationnement
La carte de stationnement est une aide incontestable lorsque l’on est touché par un handicap mais que l’on peut et que l’on souhaite garder sa mobilité sur la route. Dans le canton de Vaud, c’est également le SAN qui délivre ce document. Cette carte n’est pas transmissible. On l’utilise pour le déplacement individuel de la personne handicapée ou dans le cadre du transport effectif de personnes handicapées moteur. Il faut finalement rappeler que cette carte a une durée limitée dans le temps.
Autorisations de stationnement
Concrètement, la carte de stationnement autorise à garer le véhicule pendant une durée illimitée sur des places de parc à durée limitée. Mais les détentrices et détenteurs de carte de stationnement peuvent aussi:
Stationner 3 heures max. sur des places qui sont signalées ou marquées d’une interdiction de parquer. Cette autorisation ne s’applique néanmoins pas sur les sites soumis aux restrictions de parcage au sens de l’art. 19, al. 2 à 4 (ponts, bandes cyclables, etc.), où il est strictement interdit de stationner.
Stationner 2 heures max. dans les zones de rencontre, en dehors des endroits indiqués comme aire de stationnement, et dans les zones piétonnes, lorsque la circulation y est exceptionnellement autorisée.
Stationner sur les places surdimensionnées.
Attention: il arrive que les règles se complexifient. Certaines places de parc pour les personnes à mobilité réduite ont une durée limitée, ce qui va en contradiction avec la règle générale. Une plaquette complémentaire où figure le logo d’un fauteuil roulant ainsi que les modalités de restriction identifie parfois ces places de parc spéciales, comme sur l’image ci-dessous.
Enfin, les personnes handicapées bénéficient encore de facilités de stationnement dans les situations suivantes:
Circulation non mise en danger, ni entravée.
Absence de places de stationnement libres et sans limitation de durée dans les environs immédiats.
Toutes ces mesures ne s’appliquent cependant pas aux places de stationnement privées, où il reste interdit de se parquer.
Chercher une places de parc
Sur son site internet, le TCS indique l’emplacement des aires de stationnement accessibles aux personnes handicapées en fauteuil roulant.
De son côté, le site paramap.ch propose un carte sur laquelle il est possible de localiser les installations accessibles en fauteuil roulant en Suisse (par ex. parkings, hôtels et distributeurs d’argent).
Aujourd’hui, il existe environ 10 000 places de parc publiques destinées aux personnes handicapées, en Suisse.
Aides technologiques
Les personnes touchées par un handicap peuvent désormais compter sur la technologie pour les aider à circuler dans le trafic. Les véhicules modernes disposent en effet d’aides au confort et à la sécurité très diversifiées, qu’on appelle aussi «assistants». Ceux-ci peuvent accroître le confort et la sécurité, tout en aidant le conducteur à maîtriser des situations de conduite délicates. La technique et les possibilités sont aujourd’hui quasi illimités. Découvrez les systèmes d’assistance en voiture et les possibilités de transformation du véhicule dans la nouvelle brochure «Mobilité illimitée» éditée en 2021.
Les véhicules électriques et hybrides doivent désormais faire du bruit pour des raisons de sécurité routière. Les constructeurs automobiles se réjouissent, tandis que le combat à tous les niveaux s’organise contre le bruit routier.
Tous les véhicules électriques et hybrides neufs avec une homologation générale UE et importés en Suisse depuis le 1er juillet 2021 doivent émettre un son artificiel. Pour rappel, la Suisse reprend ici une ordonnance de l’Union européenne, selon les accords bilatéraux. Elle n’a cependant pas d’effet rétroactif pour les véhicules dédouanés avant cette date.
Techniquement, ça veut dire quoi?
Cela signifie que tous ces véhicules doivent être équipés d’un système d’avertissement sonore (Acoustic Vehicle Alerting System / AVAS), qui émettra un son dès le démarrage et jusqu’à 20 km/h, et en marche arrière.
Cette obligation concerne les voitures de tourisme, les véhicules utilitaires légers et lourds, ainsi que les bus et les autocars. Les vélos électriques et les motos électriques ne sont pas concernés.
Pourquoi?
Cette exigence a un but de sécurité routière. Le son artificiel permettra aux véhicules réputés pour leur silence d’être entendus surtout des cyclistes et des piétons. Cette obligation, en l’état, ne ravit cependant ni la Ligue suisse contre le bruit ni la Fédération suisse des aveugles et malvoyants(lire notre article sur le sujet paru ce mois dans notre journal papier).
Outil marketing
Les sons artificiels des véhicules électriques et hybrides sont déjà un outil marketing depuis plusieurs années. Dans un article paru en mai 2021, le magazine des consommatrices et consommateurs Bon à savoir mentionnait par exemple la marque Audi, dont le modèle e-tron GT est équipé d’un système sonore capable de faire plus de bruit à grande vitesse. «AMG, une division de Mercedes, a même élaboré un concept sonore avec un groupe de rock metal, afin que le son «rugueux» de AMG soit conservé pour les voitures électriques », écrivait-il encore.
Combat contre le bruit routier
Le Conseil fédéral a affirmé encore cette année qu’il allait défendre au niveau international la limitation de l’utilisation des AVAS à une vitesse de 20 km/h. Pour rappel, les voitures électriques et hybrides sont soumises aux mêmes limites de bruit que les véhicules routiers au-delà du 20 km/h, soit 75 dB(A).
Degré de sensibilité
Valeur de planification en dB(A)
Valeur limite d’immission en dB(A)
Valeur d’alarme en dB(A)
Jour
Nuit
Jour
Nuit
Jour
Nuit
I
Détente
50
40
55
45
65
60
II
Habitation
55
45
60
50
70
65
III
Habitation/ artisanat
60
50
65
55
70
65
IV
Industrie
65
55
70
60
75
70
Valeurs limites d’exposition pour les différentes zones.Source: OFEV
Plus généralement, la problématique du bruit routier est bien présente sous la coupole fédérale. Le Parlement suisse a ainsi adopté au début de cette année une motion «visant à réduire de manière efficace le bruit excessif des moteurs». Depuis, le Conseil fédéral examine des mesures pour y parvenir.
La Ligue suisse contre le bruit aimerait que les radars acoustiques fassent partie de ce dispositif de lutte. Elle a d’ailleurs remis la compresse cet été avec une pétition forte de 17’000 signatures afin que le Conseil fédéral et le Parlement mettent un terme au «bruit inutile causé par les motos, les gros véhicules tout-terrain et les voitures de sport en ville et à la campagne».
En Suisse, les nuisances sonores liées au trafic sont notamment combattues par l’assainissement des routes et la réduction de la vitesse. Ces dernières années, des cantons ont aussi mené des actions sur le terrain contre les véhicules bruyants.
Le Canton de Vaud serre la vis
Le Canton de Vaud a par exemple décidé ce printemps d’intensifier sa lutte contre les véhicules bruyants. Ce serrage de vis est passé par une plus grande collaboration entre le Service des automobiles et de la navigation (SAN) et les polices vaudoises. Sur le terrain, cela se traduit par des contrôles routiers plus fréquents et un renforcement des mesures administratives prises à l’encontre des contrevenant(e)s. Désormais, les véhicules non conformes peuvent être saisis sur le champ et les pièces non homologuées détruites.
Depuis cette annonce de mai dernier, les polices communales, la police cantonale et le SAN ont mené environ une trentaine de ces opérations anti-bruit sur le territoire vaudois. À mi-octobre, ces dernières avaient permis de contrôler un peu moins de 1000 véhicules et dénoncer plusieurs centaines de contrevenant(e)s, indique la Police cantonale vaudoise. Au 7 octobre, le SAN avait au total procédé au démontage de pièces non conformes sur 16 véhicules.
Le SAN se réjouit donc de ce bilan «positif d’un point de vue de la santé publique», puisque la nouvelle manière de faire permet de protéger immédiatement la population des émissions sonores excessives. S’il est trop tôt pour savoir si cette politique a un effet dissuasif, le SAN imagine toutefois que «de telles actions vont porter leurs fruits tôt ou tard» en raison des conséquences importantes pour les contrevenant(e)s.
Conséquences financières et pénales
Le prix à payer peut être en effet élevé: «Retrait du droit de circuler, saisie de pièces et/ou du véhicule et destruction de ces pièces non conformes sont déjà des conséquences financières conséquentes pour leur détenteur, rappelle le SAN. À quoi il faut encore ajouter les sanctions pénales.»
Du côté de la Police cantonale vaudoise, on souhaite en tout cas «ardemment que le message passe, qu’il sera compris et que les règles seront respectées». Les forces de l’ordre estiment plus que probable que ces opérations se poursuivront en 2022. Peut-être même de façon plus fréquente.
Voilà toutes les conductrices et tous les conducteurs avertis, y compris celles et ceux des voitures électriques et hybrides.
Pour aller plus loin
Le bruit routier peut être réduit significativement par des mesures à la source comme des revêtements phonoabsorbants, l’utilisation de pneus silencieux, l’introduction de réductions de vitesse et une conduite adaptée, selon l’Office fédéral de l’environnement. Mesures contre le bruit de la circulation routière, OFEV
La Ligue suisse contre le bruit lutte contre le bruit routier – laermliga.ch.
La Fédération suisse desaveugles et malvoyants est entre autres à l’origine de l’obligation de l’AVAS – sbv-fsa.ch.
Les engins électriques doivent respecter les règles de la circulation pour la sécurité de tous. On vous résume ici les infos les plus importantes concernant leur utilisation et on vous donne quelques bons tuyaux.
Crédit photo: Fotolia
Engins autorisés à circuler sur la route
Peu importe leur forme, les engins électriques ont le vent en poupe, en Suisse et ailleurs, pour se rendre à l’école ou au travail, ou pour les loisirs. Et pour cause, ils permettent de se déplacer facilement sans avoir à trouver une place de parc. Ils sont en plus réputés pour être écologiques. Vous trouverez dans le tableau ci-dessous les règles concernant les quatre engins actuellement les plus populaires sur nos routes.
Engin
Gyropode
e-trottinette
e-bike lent
e-bike rapide
Vitesse max. (moteur ou assist. au pédalage)
20 km/h
20 km/h
25 km/h
45km/h
Homologation
Nécessaire
Pas nécessaire
Pas nécessaire
Nécessaire
Plaque d’immatriculation
Nécessaire
Pas nécessaire
Pas nécessaire
Nécessaire
Âge minimum
14 ans
14 ans
14 ans
14 ans
Permis
14-16 ans, M ou G
14-16 ans, M
14-16 ans, M
Catégorie M
Casque
Conseillé
Conseillé
Conseillé
Obligatoire
Piste cyclable
Obligatoire
Obligatoire
Obligatoire
Obligatoire
Autorisé sur routepublique
Oui
Oui
Oui
Oui
Autorisé sur trottoir
Non
Non
Non
Non
Règles de circulation
Idem vélo
Idem vélo
Idem vélo
Idem vélo
Divers
Pneus appropriés Sonnette Feux non clignotants
–
–
Rétroviseur Feux fixes et homologués, non clignotants Sonnette
Attention: ce tableau n’est pas exhaustif et certains des engins électriques répertoriés ci-dessus peuvent être exclus de la circulation selon leur fabrication. C’est par exemple le cas des e-trottinettes et des gyropodesou segway, dont certains modèles n’obtiennent pas le feu vert. Il est par conséquent important de toujours clarifier la situation avec un spécialiste avant un éventuel achat.
Parmi les autres engins qui ne peuvent pas circuler sur la route, il y a aussi les e-skateboards, les monocycles et les hoverboards. Cela signifie qu’ils ne peuvent être utilisés que dans des espaces privés. Ils ne sont pas autorisés à circuler sur les trottoirs, les zones réservées aux piétons, les pistes cyclables ou encore sur la chaussée.
Très similaire à sa version non électrique, le e-skateboard n’est pas autorisé àrouler sur la route. Crédit photo: Fotolia
Conseils du TCS avant d’utiliser un engin électrique
Entraînez-vous sur un terrain privé avant de vous lancer dans la circulation afin de bien maîtriser votre engin. Si besoin, faites-vous expliquer le maniement de l’engin par un professionnel.
Évitez absolument de circuler avec tout engin motorisé non homologué sur le domaine public.
N’empruntez que les voies de circulation sur lesquelles vous êtes autorisés à circuler.
Si vous êtes autorisés à circuler sur les trottoirs et dans les zones piétonnes avec votre engin, veillez à respecter les piétons.
Suivez toujours les règles de circulation, notamment aux endroits dits sensibles, soit aux intersections, aux passages piétons, giratoires, feux, etc.
Portez un casque, ainsi que des accessoires de protection (coudières, genouillères etc).
Soyez bien visible (portez des vêtements clairs par beau temps et des vêtements ou accessoires rétro-réfléchissants en hiver, par temps de pluie ou en cas d’obscurité comme le matin ou le soir à certaines saisons).
Vérifiez auprès de votre assureur que vous êtes couvert au titre de la responsabilité civile pour l’utilisation de votre engin électrique.
Précurseur en Suisse avec sa formule, Lausanne déploie depuis mi-septembre 2021 le 30 km/h nocturne. Ville et Canton sont satisfaits, tandis que les feux bleus sont dans l’attente et les transports publics, en état de vigilance.
Pour compléter son dispositif de lutte contre le bruit routier, Lausanne déploie depuis mi-septembre et durant sept semaines le 30 km/h nocturne sur tous ses grands axes. En chiffres, cela représente près de 60 kilomètres de route où la vitesse va être abaissée à 30 km/h entre 22 h et 6 h du matin, 610 nouveaux panneaux de signalisation installés dans la ville, et surtout 33 000 riveraines et riverains qui vont pouvoir bénéficier de cette mesure, a assuré la Ville de Lausanne, lors d’une conférence de presse tenue début septembre. Les axes dits pénétrants, comme la route de Romanel ou l’avenue de Rhodanie, ne seront toutefois pas concernés par ce changement de régime. Il n’empêche, cette petite révolution lausannoise suscite de la vigilance, si ce n’est de l’inquiétude, auprès de certains usagers, comme les feux bleus et les bus, qui devront, eux aussi, lever le pied.
Concernant la police, les pompiers et les ambulances, Florence Germond, municipale lausannoise en charge de la Mobilité, a dit être intervenue à plusieurs reprises auprès de Simonetta Sommaruga pour lui demander s’il était possible d’ajouter une plaque mentionnant l’exception des feux bleus sous les panneaux 30 km/h, a-t-on pu lire dans la presse vaudoise. «L’Office fédéral des routes n’est pas entré en matière», écrivaient encore nos consœurs et confrères. Devant la presse, la municipale a donc lancé un nouvel appel à Simonetta Sommaruga afin qu’elle présente une modification de la loi sur la circulation routière. Florence Germond s’est dite cependant rassurée, selon le journal Le Temps: «Dans le canton de Vaud, le procureur général Eric Cottier a déjà témoigné de l’indulgence avec laquelle il examinera les situations juridiques en découlant.»
La question des transports publics
Concernant les bus et le 30 km/h, une problématique que nousdéveloppons dans notre journal papier de ce mois de septembre(voir le lien ci-dessous), leurs représentants attendent que les choses se passent pour en juger. «Des premières analyses, il ressort que le 30 km/h entre 22 h et 6 h aura un impact limité sur le temps de parcours des transports publics à Lausanne, les bus n’assurant pas de service entre 0 h 30 et 5 h 30», explique Céline Epars, chargée de communication aux Transports publics de la région lausannoise (tl), dont le Comité de direction et le Conseil d’administration sont notamment composés de représentants de la Ville de Lausanne. Mais ce n’est pas tout, assure la porte-parole: «Des contacts ont été instaurés avec les autorités et un monitoring sera établi pour évaluer précisément l’effet du 30 km/h nocturne sur l’exploitation des transports publics.»
De son côté, le Syndicat du personnel des transports (SEV) de la région lausannoise, qui attendait que le déploiement du 30 km/h soit assorti de mesures d’accompagnement, reste attentif et prêt à réagir. «Est-ce que les mesures seront suffisantes pour compenser ce ralentissement? Il est impossible de le dire aujourd’hui, note Pablo Guarino, secrétaire syndical. Mais si le 30 km/h nocturne devait peser sur les journées des conductrices et des conducteurs, on s’en rendra vite compte et il faudra alors une réaction rapide des autorités. Nous n’accepterons pas que tout cela pèse sur le personnel, qui subit suffisamment de pression. Nous espérons aussi que ce dernier ne servira pas de cobayes lors du monitoring.» Le sujet du 30 km/h lausannois sera abordé lors de la prochaine Assemblée générale du SEV pour la région de Lausanne.
Le changement de vitesse comprend également l’installation d’indicateurs de vitesse et de radars. Image prétexte: Fotolia
La mise en œuvre du 30 km/h de nuit s’accompagne de la mise en feux clignotants d’une cinquantaine d’installations de régulation des carrefours. «Cette mesure permet d’améliorer la fluidité du trafic et contribue également à la diminution de 80% des «bruits de pointe» souvent causés par des accélérations excessives, explique la Ville. Afin d’informer et de sensibiliser les usagères et les usagers de véhicules motorisés à la nouvelle limitation en vigueur, une soixantaine d’indicateurs de vitesse seront installés sur l’ensemble de la ville.» Devant la presse, Florence Germond a toutefois assuré une certaine marge de tolérance face aux éventuelles infractions dans un premier temps.
Pour rappel, le développement du 30 km/h de nuit à Lausanne a été retardé par un seul recours, celui d’un chauffeur de taxi. Pas longtemps, cependant, puisque cet été, la baisse générale de la vitesse nocturne à Lausanne a finalement été validée par les juges de la Cour de droit administratif. Qui en fait un cas appelé à se répéter dans le canton. «Cette mesure a intégré la boîte à outils à disposition des collectivités publiques pour lutter contre le bruit routier, rappelle, avec satisfaction, Laurent Tribolet, de la Direction générale de la mobilité et des routes du canton de Vaud. Peu coûteux, facile à mettre en œuvre et proportionné, ce dispositif a en effet démontré qu’il pouvait apporter des résultats significatifs pour améliorer la qualité de vie et la santé des habitants».
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