
Quand on aime les animaux, il faut savoir s’en occuper. Quand on aime les animaux ET bouger, il faut savoir comment transporter sa ménagerie. Quelques conseils et puis, en voiture, Médor le chien, Milton le chat, Georges le poisson rouge et Petit-Tonnerre, mustang des plaines!
Le mouvement, c’est la vie. Pour changer d’air et fouler d’autres pâturages. Histoire de prendre des vacances et rencontrer l’Autre. Afin de savourer délices d’ailleurs et croquettes exotiques.
Bref, vous l’aurez compris, cet article s’adresse à tous les bipèdes qui aiment les bêtes, mais doivent ou souhaitent, parfois, aussi, prendre la route. Voici donc quelques conseils de vétérinaires pour savoir que faire du problème du transport des animaux.
Oui, alors, comment? Qui charger, où, dans quoi, avec quelles précautions pour que l’animal et son humain soient confortables et en sécurité?
Petit mémento des lois, des usages et conseils de professionnel pour que peu importe l’espèce, la route reste un plaisir!
Que dit la loi:
C’est l’office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires qui dicte les exigences relatives à la durée du transport, au véhicule et aux personnes chargées du transport des animaux. Leur but? Veiller au bien-être animalier.
En résumé, la loi dit que les chiens, les chats et les autres animaux de compagnie devraient être transportés dans un conteneur approprié ou être séparés de la zone réservée aux passagers du véhicule par une grille solide. Afin de protéger l’animal et le conducteur.
Le conteneur de transport doit être assez spacieux pour que l’animal puisse se tenir debout, assis et se reposer dans une position physiologique normale, conformément à l’art. 167 OPAn. Autres points importants: s’assurer de l’aération optimale de l’animal, le garder à l’œil et pouvoir s’en occuper si besoin.
La température du véhicule doit être adaptée aux besoins de l’animal transporté. Une prudence particulière est de mise lorsque les animaux sont exposés à des températures élevées. Même pour un trajet de courte durée!
Concernant les voyages d’agrément, il faut savoir que tous les animaux de compagnie ne devraient pas être emmenés en vacances. Il existe des règles bien précises concernant le passage des frontières avec les animaux. Pour sortir et entrer sur le territoire. Et tout ceci, en fonction des espèces. Toutes les infos ici.
Parole d’experts:
Afin de ne pas vous raconter des sornettes, nous avons fait appel à des pros. La dream team, l’équipe de rêve des docteurs en bestioles de chez Sovet, deux groupes de vétérinaires à vos côtés, pour le bien-être de vos chats, chiens, chevaux et ruminants. Ils œuvrent à Cossonay et Senarclens, en fonction des spécialités et nous ont concocté des réponses de circonstances, peu importe quel animal vous souhaitez véhiculer. Robin Maksay, nous a miaulé la meilleure façon de voyager avec des chiens ou des chats. Lucie Soulan a henni un protocole pour les chevaux. Et Anna Donnaint a pondu la version poules, lamas et lapins! Merci à eux trois!
Pour les chiens et les chats

Se déplacer avec ses animaux de compagnie devient relativement habituel. Mais pour la sécurité de toutes et tous (y compris celle de son porte-monnaie), il convient de respecter certaines règles. Un animal de compagnie transporté dans une voiture est considéré comme une marchandise. C’est moche, mais c’est ainsi. A ce titre donc, votre ami poilu doit être arrimé de telle manière à ne pas gêner ou déconcentrer la personne au volant. Inutile de faire les yeux doux, la loi est intraitable à ce sujet. On évitera donc de garder son animal sur le siège passager ou sur les genoux. En cas d’accident, il est préférable que votre loulou ne devienne pas un OVPI (objet volant parfaitement identifié), ce qui mettrait non seulement sa vie en danger, mais aussi celles des occupants de la voiture!
Concrètement, plusieurs options s’offrent à vous:
- Le chien est attaché à la ceinture de sécurité grâce à une laisse spéciale. Placé sur la banquette arrière, il est maintenu en place et vous évite la surprise de voir débarquer un museau baveux sur votre levier de vitesses.
- Le coffre est séparé de l’habitacle par un filet ou une grille: pratique pour les plus grands gabarits, cela permet de voyager en toute tranquillité et d’éviter les coups de queue enthousiastes en plein rond-point.
- La caisse de transport dans le coffre: adaptée aussi bien aux chiens qu’aux chats, elle doit être solidement arrimée au véhicule. Elle doit être fixée par des sangles reliées aux attaches Isofix.
- Pour les chats: la caisse est incontournable. Attachée par la ceinture de sécurité, elle évite qu’un virage ne fasse rouler votre compagnon.

Ces solutions permettent de respecter la loi, mais il faut garder en tête qu’elles ne garantissent pas une protection suffisante en cas de collision. Les caisses en plastique classiques peuvent céder sous l’impact et laisser s’échapper votre animal. De même, les colliers et harnais standards ne résistent pas à un choc violent et votre chien peut alors être projeté dans et hors de l’habitacle.
Pour une sécurité renforcée, certaines alternatives plus robustes existent:
- Des harnais spécialement homologués et testés en crash test, conçus pour absorber les forces d’impact
- Des caisses de transport renforcées en métal, bien plus résistantes que les versions légères.

Nos chats et chiens peuvent de plus être très stressés ou malades en voiture. Certains médicaments peuvent être utilisés pour réduire leur inconfort. N’hésitez pas à en parler avec votre vétérinaire pour trouver la solution la plus adaptée. En résumé, transporter son animal en voiture, ce n’est pas seulement cocher la case «conformité légale», c’est surtout lui offrir la même sécurité que celle que l’on exige pour nous-mêmes. Après tout, si nous bouclons notre ceinture avant de démarrer, pourquoi ne pas en faire autant pour ceux qui nous suivent loyalement dans nos déplacements.
Pour les poules

Les poules ne sont pas de grandes fans de road-trips! Mieux vaut donc limiter les trajets au strict nécessaire et tant pis pour les œufs à la coque dans votre location de vacances! Si vous faites prendre la route à votre gallinacé (roule ma poule!), utilisez une cage de transport bien ventilée, avec un fond de paille ou un linge. Une caisse pour chien ou chat convient, à condition que la poule puisse s’y tenir debout et se retourner. Un carton rigide, percé de trous et adapté à sa taille, peut également faire l’affaire. La boîte ne doit être ni trop grande pour éviter que le volatile se blesse, ni trop petite. L’obscurité peut même contribuer à la rassurer. Évitez absolument toute exposition à la chaleur ou aux courants d’air.
Pour les lapins

Ultrasensibles au stress, les lapins ne devraient voyager qu’en cas de nécessité. Installez-les dans une caisse avec un linge et du foin pour éviter qu’ils ne glissent. Inutile de leur empaqueter un snack de carotte, mais proposez-leur un peu de verdure et d’eau lors des pauses si le trajet dépasse deux heures. Pas de soleil direct, pas de courants d’air. Et si possible, transportez-les avec un compagnon pour les rassurer. A deux, on est plus forts!
Pour les poules comme pour les lapins, le transport doit toujours respecter la législation sur la protection animale, qui fixe notamment des dimensions minimales, comme mentionné plus haut. Enfin, envisager un voyage à l’étranger avec une poule ou un lapin est particulièrement compliqué: il est indispensable de se renseigner à l’avance auprès des autorités vétérinaires et douanières.
Pour les lamas

Photo: Dušan veverkolog /Unsplash
Les lamas sont des animaux grégaires: les faire voyager seuls génère un stress important. Il est donc fortement recommandé de les transporter au minimum à deux, dans un van adapté, spacieux et aéré. L’intérieur doit permettre aux animaux de garder l’équilibre et de se coucher s’ils en ressentent le besoin. Prévoir des pauses calmes sur les longs trajets peut également aider à limiter l’anxiété.
Pour les chevaux
Pour voyager en toute sécurité, votre cheval a besoin d’un van stable et bien ventilé. Les protections aux membres et l’accès régulier à de l’eau fraîche sont tout aussi essentiels pour garantir son confort. En cas de forte chaleur, mieux vaut rouler tôt le matin, en soirée ou de nuit. Pour les longs trajets, prévoyez également des pauses régulières. Et si le voyage vous mène à l’étranger, n’oubliez pas le passeport de votre cheval et les documents sanitaires requis.
L’art de la conduite…
Pour les ours bougons, souvent poilus, eh bien, c’est à l’avant, attachés avec une ceinture de sécurité et le commentaire en sourdine. Quant aux petits cochons qui font des miettes à l’arrière, pensez à régler correctement les sièges enfants!
L’humain à l’avant, elle ou lui, peut s’entraîner à maîtriser son véhicule. La conduite d’un van nécessite expérience et confiance. Bonne nouvelle, la Section vaudoise propose des cours de conduite pour les vans à chevaux (et à lama ou alpaga). Si votre véhicule est équipé d’un crochet d’attelage, alors ce cours est pour vous.
Bonne route!
Pour aller plus loin
Cours Remorque & van du TCS
Lire l’article «Chevaux et route en harmonie» dans notre journal d’octobre