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Mobilité Société

Conduire, c’est permis avec une mobilité réduite

Crédit Pat Whelen

Dans le canton, les personnes à mobilité réduite sont confrontées à bien des démarches administratives pour obtenir leur permis de conduire. Sofia Gonzales, jeune athlète paralympique, nous raconte son expérience.

Il y a tout d’abord la question du véhicule adapté, puis le fait que le canton de Vaud compte très peu de moniteurs spécialisés. Sans compter que la plupart des élèves-conducteurs à mobilité réduite ne peuvent pas se perfectionner en roulant avec des proches.

Le Service des automobiles et de la navigation a donc publié un fascicule qui explique toutes les étapes. Pour le télécharger, c’est ici

Le témoignage de Sofia Gonzales, athlète vaudoise paralympique

Crédit Sofia Gonzales

Sofia Gonzales nous le dit, elle aurait bien aimé savoir dans quoi elle s’embarquait au moment de passer son permis de conduire. «J’habite dans la région de Vevey, mes amis ont pu faire leurs cours de conduite avec le moniteur de leur choix et conduire ensuite avec leurs parents, les week-ends, pour se perfectionner. Moi, pas du tout!». Sofia Gonzales, athlète de haut niveau en saut en longueur, assume pleinement sa différence, elle qui a dû être amputée de sa jambe droite peu après sa naissance. La jeune femme, également passionnée de danse, en jouait avec grâce lors de la dernière Fête des Vignerons à Vevey, dans le rôle de la Messagère.

Un changement de pédale à gauche

Pour son permis de conduire obtenu l’an dernier, Sofia Gonzales, 21 ans, la partie théorique a été la partie la plus facile. «Premier problème, je n’avais pas de véhicule adapté pour moi pour commencer les cours de conduite. C’est une discussion que j’ai eue avec mes parents, sur le fait d’adapter ou pas la voiture familiale. J’ai aussi envoyé mon dossier au SAN et c’est là que j’ai appris que je devais avoir un moniteur spécialisé. Pour que je puisse conduire, l’adaptation du véhicule n’est pas très lourde. Il s’agit seulement d’un changement de pédale, à gauche. Et je ne peux conduire que des véhicules automatiques. Le mien a un système pour activer ou désactiver la pédale de l’accélérateur à droite. Ainsi, mes parents ou mes amis peuvent prendre le volant si nécessaire».

Trouver le bon moniteur

Mais reprenons depuis le début, avec la recherche du moniteur spécialisé. «Cela a été un peu difficile que dans ma région, beaucoup de moniteurs d’auto-école étaient disponibles. Mais moi, j’ai dû aller à Lausanne, ce qui me prenait beaucoup de temps en déplacements. Avec le sport, j’avais un emploi du temps déjà bien chargé. C’était une contrainte supplémentaire. Il y a déjà peu de moniteurs spécialisés. Mais pourquoi n’est-il pas possible d’en avoir un dans chaque région du canton?»

Sofia Gonzales a fait sa formation avec Marc Belloteau, avec la découverte de la circulation de la ville de Lausanne. «Les cours ont été incroyables, il m’a beaucoup soutenue pour les démarches, il avait des contacts en prévision du véhicule qu’on voulait adapter. J’ai fait beaucoup d’heures avec lui, parce que je ne pouvais pas conduire avec mes parents. L’assurance AI a pris en charge quelques cours, mais oui, cela a été un investissement financier conséquent», continue la jeune Vaudoise.

Lire l’article papier avec l’interview de Marc Belloteau, ici.

Il y a déjà peu de moniteurs spécialisés, mais pourquoi n’est-il pas possible d’en avoir un dans chaque région du canton?

Sofia Gonzales

Tout le processus a pris un an pour elle, et «cela a été très long aussi pour l’adaptation du véhicule, notamment avec les démarches avec l’assurance», relève-t-elle.

Un permis important pour son indépendance

Quel bilan tire-t-elle de cet apprentissage? «C’était très important pour moi de pouvoir conduire, pour mon indépendance. Je peux aller à mes entraînements, prendre mes prothèses de sport dans le coffre, c’est plus facile». Sofia Gonzales est aujourd’hui une conductrice épanouie: «j’adore conduire et je conduis même très bien».

Sofia Gonzales étudie actuellement à Londres en vue d’un Bachelor médias et communication.

Pour suivre sa carrière. c’est ici

Pour découvrir son site personnel, c’est ici

Situation de handicap après l’obtention du permis

Le-la titulaire d’un permis de conduire se retrouvant en situation de handicap définitif est tenu d’en aviser l’autorité compétente dans les 14 jours, accompagné d’un rapport médical.

Etapes à suivre pour l’obtention d’un nouveau permis de conduire

  • Transmission à l’autorité d’un certificat médical mentionnant le handicap définitif de la personne
  • Traitement et analyse du dossier par le Service des automobiles et de la navigation (SAN)
  • Décision d’aptitude à la conduite avec conditions liées à la situation de handicap
  • Adaptation à la conduite avec un moniteur de conduite spécialisé
  • En fonction du handicap, une course d’essai sera effectuée par un expert de la circulation (une autorisation de conduire avec indication des conditions particulières sera remise)
  • Dès la réussite de la course d’essai, le permis de conduire, contenant les restrictions, sera délivré.

Le SAN indique qu’il peut y avoir un délai d’un mois pour le traitement du dossier.

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